Madagascar: Sécurisation foncière - Premier jalon pour sortir de la pauvreté, selon la Banque mondiale

L'accès à la terre facilite l'accès aux financements, les investissements et le développement des activités productives, selon les témoignages des bénéficiaires de certificats fonciers dans la région Vakinankaratra.

5 000 Ariary ! C'est ce qu'un bénéficiaire de certificat foncier a dépensé au niveau de l'Administration foncière, pour obtenir un certificat foncier, en quelques mois seulement. Et pourtant d'après les travaux de recherche, il fallait dépenser auparavant entre 2 et 4 millions d'ariary pendant 6 à 10 ans, pour avoir un titre foncier, d'après les propos de Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar, lors de la cérémonie de remise de certificats à Mandoto, vendredi dernier.

"M. Rasolofo, qui habite à Ambatotsipihina, à côté d'Antanifotsy, nous a raconté qu'il a essayé à plusieurs reprises, depuis des années et des années, d'avoir un document légal qui prouve la propriété de ses terrains. Malgré ses efforts, il n'a jamais pu obtenir un titre foncier. C'était beaucoup trop compliqué, beaucoup trop cher et beaucoup trop long. Avec le projet CASEF (Croissance Agricole et Sécurisation Foncière), il a pu obtenir en quelques mois et pour moins de 5 000 ariary un certificat foncier, qui protège ses droits autant qu'un titre foncier.

Alors, il a présenté son certificat chez le grossiste du village qui l'approvisionne en engrais, et à l'Institution de Micro-Finance à côté de chez lui, et il a pu obtenir les crédits nécessaires pour développer ses activités agricoles. La mise en garantie du certificat a fait la différence : il a pu avoir un crédit plus important que lorsqu'il mettait en gage ses zébus, sa charrette ou sa moto, qui sont considérés comme périssables.

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Il a pu ainsi disposer d'une trésorerie plus importante, ce qui lui a permis d'investir dans de nouvelles cultures de maïs et de soja. De grandes sociétés agroalimentaires d'Antsirabe sont venues collecter sur place ses produits et après quelques mois d'épargne, il a pu ouvrir une épicerie. Quand on dit qu'avoir accès à la terre est le premier jalon pour sortir de la pauvreté, vous serez d'accord avec moi que l'expérience transformatrice de M. Rasolofo est une bonne illustration ", a soutenu la responsable des opérations de la Banque mondiale, dans son discours.

Performance.

D'après toujours Marie-Chantal Uwanyiligira, les efforts menés par le Gouvernement pour la sécurisation foncière, à travers le CASEF financé par la Banque mondiale, ont déjà abouti à de bons succès. Rien que dans la région Vakinankaratra, plus de 163 000 terrains seront sécurisés par la délivrance de certificats.

Elle a également évoqué l'importance de la nouvelle loi sur la Propriété Privée non Titrée, récemment adoptée par l'Assemblée nationale et le Sénat, encourageant la finalisation de la promulgation et du décret d'application de cette loi. Par ailleurs, la représentante de la Banque mondiale a noté que les femmes, tout comme les hommes, doivent bénéficier de la sécurisation foncière. " J'encourage les femmes chefs de ménage à certifier leurs terres.

J'ai vu dans les statistiques du projet CASEF que seulement 25 % des terrains sont certifiés au nom de femmes. Mes chères sœurs malgaches, n'hésitez pas à demander un karatany sur les terres qui sont les vôtres. Je puis vous assurer que la Banque mondiale fera de son mieux pour que le processus soit le plus facile pour vous ", a-t-elle poursuivi. Bref, les actions pour la facilitation de la sécurisation foncière se poursuivent, pour le CASEF.

Certes, les objectifs mis en avant par le projet restent liés au développement économique, par la promotion des activités productives, notamment dans le secteur agricole.

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