A partir de quand devient-on opposant en République démocratique du Congo ? Que faut-il faire pour le devenir aussi vite ? Faudrait-il nécessairement dénigrer le Chef de l'Etat en fonction, le calomnier, à la limite l'insulter afin de se transformer directement en opposant radicale ? Les questions méritent d'être posées. Puisque les pratiques d'hier s'éternisent.
Le point de presse tant attendu a finalement eu lieu. Jean-Marc Kabund, autrefois tout puissant 1er Vice-président de l'Assemblée nationale, a, sans langue de bois, vidé son sac devant les médias. Ceux-ci ont eu de la matière digne d'un récit, d'un synopsis détaillé qui remémore la sortie musclée de journaliste "banni" Pero Luwara, qui vit désormais en clandestinité. Qu'à cela ne tienne, que peut-on dire de plus après cette sortie médiatique made in Kabund-A-Kabund ? Tout ce qu'il a pu dire, dénoncer, vociférer contre le Président Félix Tshisekedi, est-il vrai ?
Ou une simple réaction d'un homme frustré et en disgrâce ? Lui qui aura été au centre de la mangeoire à la prise du pouvoir de l'Udps par Félix Tshisekedi, sa sortie médiatique d'hier est-elle compréhensive ? "Les paroles des ex sont toujours pleines d'excès qui, souvent, vexent", dit-on. Tout semble être le cas. Le vin est tiré, il faut le boire !
A moins de 18 mois de la présidentielle de décembre 2023, l'opposition se remplit, et Tshisekedi fera face à plusieurs leaders de l'opposition radicale et républicaine. De Martin Fayulu, Joseph Kabila, en passant par Matata Ponyo et Kabund, rien n'exclut que les partenaires circonstanciels de l'Union sacrée d'aujourd'hui tels que Bahati, Kamerhe, Bemba et Katumbi s'ajoutent à cette liste pour faire bloc contre la réélection de Félix Tshisekedi en 2023.
À l'allure où les élections vont s'approcher, il faudrait s'attendre à tout. Diarrhée verbale, dislocation, départ, l'arène politique sera plus que jamais agitée. Jusqu'où les loups vont-ils se manger entre eux ? La question aux multiples inconnus.
De la réconciliation à la dislocation, de la dislocation à la réconciliation, en politique, tout va très vite. D'aucuns disent que la politique est un terrain du dynamisme où les alliances se font et se défont. C'est une pure vérité. Il n'en demeure pas moins pour Kabund hier adulé à l'Udps, aujourd'hui radié et allant jusqu'au point de vilipender, l'assiette qui l'a nourri ! Seule la classe politique congolaise peut offrir ce genre de spectacle désolant. Il est temps de revoir le modèle politique rd congolais centré sur le populisme et règlement de compte.