Madagascar: Insécurité alimentaire - Risque d'exacerbation par les prix à la pompe

Les premiers impacts de la guerre en Ukraine sur la vie de la nation malgache sont la hausse des prix à la pompe et ses conséquences immédiates dans beaucoup de secteurs. La situation d'insécurité alimentaire pourrait également être victime de ces conflits qui se passent à des milliers de kilomètres de la Grande île.

"La Guerre en Ukraine se traduit (également) par les hausses du coût de la production à travers l'énergie. Pour intervenir dans le Sud, et même à Madagascar par rapport à des produits qui devraient répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, il coûte aujourd'hui plus cher d'importer à cause des prix des transports".

Ce sont là les propos d'Issa Sanogo, coordonnateur résident des Nations unies à Madagascar lors de la présentation du rapport annuel des résultats de l'année 2021 à Ankorondrano, hier. Propos qui interpellent sur les impacts de la situation qui prévaut en Ukraine dans la vie de la population malgache en général, mais surtout sur les initiatives de lutte contre l'insécurité alimentaire, plus précisément dans le Sud.

En effet, la hausse des prix du carburant résultant de la pression du marché international se répercute sur le coût des services, notamment les coûts de transport (personnes et marchandises). Ce qui augmentera de facto, le prix des aliments et risque d'aggraver l'insécurité alimentaire. Comme l'a expliqué Issa Sanogo, "ce sont des facteurs qui pourraient exacerber la vulnérabilité de la population".

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Les données du dernier bulletin des marchés du Programme Alimentaire Mondial (PAM) publié au mois de juin dernier confirment cet effet "boule de neige" engendré par la hausse des prix à la pompe. Le document note "une augmentation de 5% des prix du riz et de 9% des prix de l'huile sur les marchés à Madagascar". Le risque pour les populations déjà vulnérables de replonger dans la situation d'urgence humanitaire est réel.

Alternatives. Face à ce contexte, le PAM à Madagascar serait "en train de voir comment jongler avec tous les besoins des populations bénéficiaires et les divers coûts qui grimpent". "Nous essayons de trouver un bon équilibre pour garantir que les aides puissent couler à flot et répondre aux besoins existants.

Ce, en prenant en compte la hausse des coûts", précise un responsable auprès de cette agence onusienne. Dans la mesure du possible, cet organisme onusien privilégierait également l'option "achat local".

Ce qui rejoindrait à peu près la position de Volatiana Rakotondrazafy, représentant de l'ONUDI ou Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel qui voit "la situation de guerre en Ukraine commeunecertaine opportunité en matière de transformation locale". Ce qu'elle qualifie de vraie "résilience". En effet, selon les dires de la représentante de l'ONUDI à Madagascar, "cela permettra aux populations d'avoir de l'emploi mais surtout d'utiliser les ressources naturelles, d'ajouter plus de valeur et donc de créer plus de richesse".

À en croire Volatiana Rakotondrazafy, il serait temps d'investir dans "la transformation des produits de première nécessité localement afin de réduire, voire de tacler les problèmes relatifs aux importations".

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