Sénégal: Stratégie nationale portuaire - Le secteur privé apporte sa part de réflexion

20 Juillet 2022

Les acteurs portuaires du Sénégal, en collaboration avec ceux du Mali, ont lancé, mardi, le début de deux journées de réflexion sur les stratégies de développement du secteur.

Les directeurs des différents ports du Sénégal ainsi que les représentants du secteur privé national ont axé leurs interventions sur l'investissement et l'impératif de s'adosser aux ports des zones industrielles.

Impulser les exportations et faciliter le transit dans l'hinterland africain. Tels sont les principaux défis que s'est donnés la Communauté des acteurs portuaires (Cap Sénégal). Ils ont entamé, hier, des ateliers de réflexions qui se poursuivent jusqu'à aujourd'hui. Le secteur privé national et les directeurs des différents ports du Sénégal se sont attelés à la tâche pour ainsi apporter leur contribution à l'élaboration de la stratégie de développement portuaire à l'horizon 2035. Conformément à la Lettre de politique sectorielle du Plan Sénégal émergent, ces acteurs de l'économie nationale ambitionnent de faire du Sénégal un hub portuaire international.

Conscients de la clairvoyance et du diagnostic rigoureux nécessaire à l'atteinte d'un tel objectif, les acteurs portuaires ont pointé du doigt les axes susceptibles d'être l'objet de réajustements. En effet, le président de la Chambre de commerce d'industrie et d'agriculture de Dakar a insisté sur le renforcement des axes de transit entre les ports et l'intérieur du continent. " Il nous faut mieux organiser les relations commerciales avec les pays frontaliers en nous appuyant sur le transport terrestre (routier et ferroviaire) de marchandises, avec des infrastructures viables et une élimination patiente mais progressive, voire définitive des pratiques anormales et des tracasseries ", a déclaré Abdoulaye Sow.

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La question des tracasseries routières est donc revenue dans les discussions. Le président de l'Union des chambres de commerce du Sénégal en a fait une préoccupation majeure. Serigne Mboup a, une fois de, plus souligné que cela constitue un facteur de blocage au développement du secteur portuaire. En outre, Serigne Mboup a appelé les décideurs à davantage investir dans la modernisation du secteur. Selon lui, la plus grande part de ce travail revient aux acteurs du secteur privé. Il a appelé à créer un fonds d'investissement qui sera en partie alimenté par le patronat.

" Il faut que nous essayions de collecter des fonds au niveau des ponts-bascules, entre autres, et ensuite orienter cette ressource dans l'investissement au lieu de les allouer au fonctionnement ", a-t-il proposé. Il estime que le développement du secteur portuaire passe aussi par l'amélioration des conditions d'importation afin d'encourager le secteur privé. Par-là, Serigne Mboup pose la problématique de la compétitivité des ports au Sénégal.

Le Directeur du Port autonome de Dakar a ainsi saisi la balle au rebond pour dégager des pistes à même de faire du Sénégal un hub international. Ababacar Sadikh Beye a soutenu que le Sénégal gagnerait à augmenter ses exportations. Cependant, il pose la condition de l'industrialisation. Car il est d'avis que les ports du Sénégal doivent dépasser les seuls services de manutention ; il faut y associer une offre industrielle.

Pour lui, il est impératif de faire en sorte que les conteneurs qui débarquent dans les ports sénégalais ne repartent sans être remplis de marchandises manufacturées au Sénégal. Ababacar Sadikh Beye a rappelé que c'est justement cela le concept de faire des ports des " moteurs de l'émergence ". Il a souligné que c'est dans ce contexte qu'une zone industrielle a été adossée au port de Ndayane afin de booster la création de valeur ajoutée qui sera bénéfique à la santé économique du Sénégal.

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