Congo-Kinshasa: Partenariat Fondation Merck et FDNT - Les journalistes congolais formés sur la stigmatisation liée à l'infertilité

Dans le souci de sensibiliser la population congolaise sur l'infertilité qui est une cause de la stigmatisation de la femme, la fondation Merck en partenariat avec la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi a tenu une formation sur la santé à l'intention des journalistes congolais par vidéoconférence ce jeudi 21 juillet 2022. Il s'avère que 30% de couple en RDC souffre de l'infertilité et c'est plus la femme qui porte le poids par rapport à l'homme. Or, l'infertilité affecte les hommes et les femmes de manière égale. A ces propos, trois panelistes ont décortiqué ce sujet.

Il s'agit du Docteur Justin Mboloko Esimo, Gynécologue aux Cliniques Universitaires de Kinshasa et président du Groupe interafricain d'étude, de recherche et d'application sur la fertilité GIERAF; Docteur Sombo Safi Mukuna Marie-Thérèse, Neuropsychiatre et professeur associé à l'Université de Kinshasa et Monsieur Isso Bolota Roland, Président de l'Association des anciens de Ces, AAC.

Parlant de la sensibilisation et la prévention de l'infertilité, le Dr Justin Mboloko a laissé entendre que les causes principales de l'infertilité que ça soit féminine et masculine, sont liés aux maladies infectieuses non traitées. Les maladies sexuellement transmissibles, les avortements clandestins, les accouchements dans des conditions non hygiéniques, des mutilations génitales, les violences sexistes, la ménopause précoce, ... sont aussi là, les nombreuses causes de l'infertilité chez la femme. Plus loin chez l'homme, il a cité les MST, les défauts anatomiques,...

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Pour finir son exposé, le Gynécologue a évoqué quelques effets délétères qu'il faut éviter pour ne pas tomber dans l'infertilité : réduire les exercices intenses car elles réduisent le leptine (tissu graisseux), éviter le surpoids et le maigre poids, limiter le café, éviter les toxines industrielles et environnementales, éviter les hautes températures, l'alcool et la drogue. Il a souligné que les causes peuvent être évitables et a demandé aux hommes de soutenir leurs épouses en cas d'infertilité.

Du point de vue psychologique, Dr Sombo Marie-Thérèse a parlé sur l'influence de la stigmatisation de l'infertilité et d'autres problèmes sociaux tels que le VBG, le mariage précoce,... sur les femmes et le couples- impact social et psychologique, comment les médias peuvent créer une sympathie communautaire.

Pour elle, la stigmatisation affecte l'aspect sentimental de la femme, avec son travail, créé les stresses. Parlant des stresses, elles créent le dysfonctionnement sexuel qui peut provoquer des conflits au sein du couple et conduit au divorce. Plus loin, elles créent les troubles de comportement.

Par ailleurs, le professeur Sombo a demandé aux médias de sensibiliser sur les causes évitables de l'infertilité, sur la nécessité d'effectuer des consultations précoces en cas d'infection, sur une réelle égalité homme-femme, les bonnes valeurs familiales d'amour et de respect (implication sur le changement de mentalité), enfin pour encourager les jeunes filles à raconter leur histoire à travers les radios communautaires, les pièces de théâtre, les émissions télévisées, les chansons, les affiches,..

Le dernier paneliste, monsieur Roland Isso Bolota a exposé sur le rôle des médias dans la sensibilisation des communautés au niveau local et la sensibilisation aux problèmes sanitaires et sociaux tels que la stigmatisation de l'infertilité, l'éducation des filles, le mariage des filles, la violence sexiste et les mutilations génitales féminines. Son exposé était divisé en deux: le rôle des médias et l'accent sur la sensibilisation. Pour lui, les médias ne jouent pas leur rôle dans le cas de sensibilisation des sujets qui touchent la société comme l'infertilité.

Il faut inclure dans leur programme ce genre de sujet pour que la sensibilisation soit effective. Sur ce, il a appelé l'autorité de régulation qui est le CSAC de rétablir l'équilibre. Il a aussi demandé au gouvernement congolais de mettre en place un programme national de prise en charge des couples souffrant d'infertilité et il a plus mis l'accent sur l'éducation de la jeune fille.

Enfin, il a souligné que son association est prête à accompagner la fondation Merck et FDNT à lutter contre la stigmatisation de la femme. La formation s'est clôturée par le jeu des questions-réponses entre les participants et les panelistes. Notons que, l'infertilité est l'incapacité d'avoir des enfants dans un couple après 12 mois des rapports sexuels réguliers et non protégés.

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