Ile Maurice: Taekwondo I Yan Too Sang - "Nous mettons beaucoup l'accent sur les techniques de combat"

Qu'est-ce qui distingue le Taekwondo des autres arts martiaux ? C'est précisément le haut degré de spécialisation de ses pratiquants en techniques de coups de pied, ses multiples projections lors des compétitions de combat et le fait de figurer au programme des Jeux Olympiques depuis ceux de Sydney en 2000. Au Taekwondo Sports Club de Rose Hill, le Grand Maître Sylvestre Yan Too Sang, 8e Dan, met beaucoup l'emphase sur les combats sans pour autant délaisser le poomsae. Pour lui, il serait judicieux de suivre l'évolution du combat qui suit les avancées technologiques - notamment sur le plan international - et ce, tout en respectant la tradition.

Cela peut paraître paradoxal que le Grand Maître Sylvestre Yan Too Sang parle de la préparation de ses élèves aux techniques de combats alors qu'il a été à multiples reprises finaliste des mondiaux de poomsae (6e en Ouzbékistan en 2010 ; 8e à Vladivostok en 2011 ; 7e en Colombie en 2012 et 5e au Mexique en 2014).

De plus, il a été médaillé d'or en poomsae non seulement aux Jeux des Iles de l'Océan Indien à Madagascar en 2007 mais aussi au " 2nd African Poomsae Championship " en 2012. Mais on comprend mieux l'approche du Grand Maître Sylvestre Yan Too Sang lorsque l'on apprend qu'il est, entre autres, arbitre international de combat (kyorugi) et de technique (Poomsae) de même qu'entraîneur de combat accrédité par la fédération mondiale. Selon lui, le combat a beaucoup évolué en raison des équipements doté de capteurs électroniques et de l'apport informatique dans ce domaine.

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" Pour le combat en taekwondo, cela a beaucoup évolué en raison des équipements. " Auparavant on mettait des plastrons normaux. Pour marquer un point, il frapper très fort pour que les arbitres comptabilisent le point. Mais aujourd'hui, l'électronique a changé la donne ; les équipements sont munis de capteurs pour qu'à chaque coup porté, le point soit directement compté sur le tableau. Beaucoup estiment que les combats étaient plus beaux et traditionnels autrefois ; il fallait frapper fort. Or, c'est la rapidité qui compte le plus de nos jours en combat de compétition.

Avec les plastrons d'aujourd'hui, il est plus difficile de marquer des points qu'autrefois. Si on n'est pas habitué à cela, on peut perdre. Pour les coups irréguliers, on enlève des points. Tout est 'computerized'. Pour moi, c'est une bonne chose. Cela prévient la tricherie. Avec les points directement marqués sur le " board " on ne peut tricher " dit le Grand Maître Sylvestre Yan Too Sang.

Pour l'instructeur du Taekwondo Sports Club de Rose Hill, il serait judicieux de suivre l'évolution du combat avec les avancées technologiques sans pour autant la tradition. " A Maurice, on utilise l'ancien système. Personne n'a recours aux équipements électroniques car trop onéreux.

Pourtant, à Madagascar ils en ont " fait remarquer le Grand Maître Sylvestre Yan Too San. Ce dernier affirme que les athlètes continueront à s'entraîner normalement selon l'ancien système et qu'ils le feront de manière rigoureuse et avec détermination.

C'est le cas des classes du Taekwondo Sports Club de Rose Hill qui focalisent beaucoup sur les techniques de combat. " Nous pratiquons aussi les poomsae de compétition selon les critères demandés aux championnats du monde. Toutefois, nous mettons beaucoup l'accent sur les combats. Nous sommes très équipés, de la tête aux pieds au club. La plupart des élèves ont leurs équipements. C'est obligatoire. Les plus jeunes se préparent en techniques de combat (attaques, contre-attaques, déplacements). Quant aux grands, ils font des combats libres " affirme le Grand Maître Sylvestre Yan Too Sang pour qui le Taekwondo est une discipline de vie qui le guide dans la droiture et les principes.

Témoignages de quelques élèves du Taekwondo Sports Club de Rose Hill

Une centaine d'élèves fréquentent le Taekwondo Sports Club de Rose Hill. Selon le Grand Maître Sylvestre Yan Too Sang, le plus jeune a 4 ans et demi et les plus âgés ont la cinquantaine. " Il y en a qui s'entraînent avec moi depuis plus de 30 ans " dit-il.

Parmi les jeunes élèves, Laurie Chung Cheung, 18 ans, 1er Dan, affirme que le Taekwondo lui a apporté de la discipline, de la rigueur et qu'elle lui a appris à être persévérante. Très souple et très bonne technicienne de 'high kicks', la bachelière du Lycée La Bourdonnais pratique cet art martial depuis une douzaine d'années.

Elle continuera à s'entraîner à Ottawa, au Canada où elle se rendra pour ses études supérieures.

De son côté, Brian Joseph, 30 ans, pratiquant de la discipline depuis ses 14 ans, dit avoir grandi dans le club rosehillien. Sa spécialité reste le combat. Il a représenté Maurice aux championnats du monde de Taekwondo en 2017 en Corée ainsi qu'aux Jeux d'Afrique en 2019.

Enfin, de plus anciens pratiquants du club, à savoir Roshan Chengayanee et Rolando Malherbe, parlent de leur attachement au Taekwondo Sports Club de Rose Hill et de leur volonté de transmettre leurs acquis à d'autres élèves dans leurs dojangs.

Roshan Chengayanee, 2e Dan de Taekwondo, a ouvert " un club à Roches Noires, un autre à Goodlands et le troisième à Rivière-du-Rempart " précise-t-il.

Quant à Rolando Malherbe, 5e Dan de Taekwondo, qui s'entraîne depuis 35 ans avec le Grand Maître Yan Too Sang, il donne des cours de Taekwondo au collège St Esprit, Quatre Bornes, le lundi et le jeudi de 18h à 19h30. Et ce, dans la salle des fêtes du collège.

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