Algérie: Drame de Melilla - Les violences du pays, un "crime contre l'humanité"

Windhoek — Le journaliste et expert namibien, Vitalio Angula, a tenu le Maroc pour responsable du drame des migrants africains ayant eu lieu le 24 juin dernier à Melilla, affirmant que ces violences constituaient une "grave violation des droits de l'homme, voire même un crime contre l'humanité".

Dans une déclaration à des médias sahraouis, l'expert namibien a indiqué, dimanche, que "le massacre perpétré contre des migrants innocents fuyant les zones de conflit et les épreuves de la pauvreté dans leurs pays d'origine, dont, le Tchad, le Niger, le Soudan et le Soudan du Sud, est une grave violation des droits de l'homme, voire même un crime contre l'humanité".

Dans ce contexte, il a souligné qu'en dépit de toutes les justifications fournies par le régime de Rabat, le Maroc, "Etat membre des Nations unies et de l'Union africaine, est responsable devant le droit international et tenu de respecter ses exigences relatives aux droits des migrants et leur dignité".

En conséquence, a ajouté l'expert, "le régime marocain devrait être jugé pour ce crime documenté par des vidéos authentifiées, cela devrait être fait - selon lui - devant la Cour pénale internationale (CPI)".

L'expert namibien a tenu aussi l'Union européenne (UE) et l'Espagne pour responsables du drame survenu près de Melilla, en Espagne, notant que les Européens "se soucient principalement de leurs intérêts commerciaux et économiques, et accordent peu d'importance à la vie humaine, en particulier quand s'il s'agit d'Africains".

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Le 24 juin, au moins 37 migrants africains (23 selon les autorités locales) ont été tués par la police marocaine au moment où près de 2.000 d'entre eux tentaient de franchir la barrière frontalière entre la ville marocaine de Nador et Melilla, dans l'enclave espagnole.

S'agissant de la question du Sahara occidental, l'expert namibien a dénoncé le recours du Maroc à ce qu'il qualifie de "diplomatie de la corruption", pour pousser certains pays africains à changer leur position par rapport à la question sahraouie, dernière colonie d'Afrique, en attente de décolonisation.

Le journaliste namibien a ajouté que "les pays africains devraient plutôt assumer leurs responsabilités historiques et juridiques, et apporter tout le soutien nécessaire au peuple sahraoui pour se débarrasser de l'occupation marocaine, comme l'ont déjà fait les peuples africains".

Dans ce contexte, il a condamné la poursuite, par le Maroc et les Européens, du pillage des richesses du Sahara occidental, appelant les Nations unies "à protéger les richesses appartenant au peuple sahraoui, les placer sous protection comme elles l'ont fait auparavant en Namibie, et surtout veiller à ce que les responsables de pillage soient plus tard traduits devant les tribunaux pour verser des compensations nécessaires aux générations futures sahraouies".

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