Ile Maurice: Éclairage - L'ICTA tâtonne ?

C'est un ancien président de l'instance lui-même qui le dit. Celle-ci aurait dû faire une déposition le plus rapidement possible, dans le sillage de l'affaire "sniffing". Mais il n'en est rien. L'actuel patron, Dick Ng Sui Wa, ne souhaite toujours pas faire de commentaires à ce sujet...

C'est l'ancien président de l'Information and Com- munication Technologies Authority (ICTA), Me Ashok Radhakissoon, qui l'a dit vendredi, dans son intervention par Zoom au cours de l'émission de nos confrères de TéléPlus. Il y a bien eu, si l'on en croit le rapport de l'ex-CTO daté du 12 juillet, violation de la protection des données des Mauriciens et autres. Pour l'avocat, l'ICTA aurait dû agir dès le 1er juillet, après que Sherry Singh a fait ses premières allégations sur l'intervention d'une tierce partie sur notre réseau. L'avocat a expliqué que l'ICTA, ne pouvant mener d'enquête et effectuer d'arrestation, devrait dans ce cas précis faire une déposition à la police le plus vite possible.

Ashok Radhakissoon a cité les cas exceptionnels où une intervention de ce type est légale, notamment la sécurité d'État, la santé ou l'ordre public. Mais cela doit se faire à travers l'opérateur, qui doit notifier l'ICTA et suivre les guidelines ou encore la police si elle a besoin de preuves pour une enquête sur ordre de la cour. Pour lui donc, toute autre intervention visant à capter des données, dont celles de Baie-Jacotet, est non seulement illégale, mais condamnable. Raison pour laquelle, l'ICTA doit agir.

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Par ailleurs, hier, Transparency Mauritius s'est "réveillée" en émettant un communiqué. Elle y dénonce le silence de l'ICTA depuis le début de cette affaire. Nous avons appelé le président de l'instance, Dick Ng Sui Wa, hier, mais il n'a pas répondu à notre appel. Vendredi, dans la journée, il nous disait qu'il n'avait aucun commentaire à faire à ce sujet.

Catherine Boudet, directrice de communication de l'ICTA, a pour sa part déclaré : "Suite à l'émission de Radio Plus du vendredi 22 juillet 2022 intitulée 'La vérité sur Baie-du-Jacotet' dans laquelle le nom de l'Information and Communication Technologies Authority a été mentionné, l'autorité informe qu'elle communiquera en temps et lieu, dans le respect de son cadre institutionnel." Celle-ci n'a pas jugé bon de réagir aux commentaires de Transparency Mauritius à l'encontre de l'ICTA tout en affirmant qu'"il y va aussi de la protection des données dont l'institution qui en assure la surveillance est restée étonnamment muette"...

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