Gabon: GOC - Lourde condamnation de Patrici Tanasa, ses avocats montent au créneau

25 Juillet 2022

Christian Patrichi Tanasa a été lourdement condamné par la Cour criminelle spéciale gabonaise le mercredi 20 juillet dernier. L'ancien patron de Gabon oil compagny (GOC), la société nationale des hydrocarbures, est un proche de Brice Laccruche Alihanga, lui-même ancien Directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba.

Christian Patrichi Tanasa et son adjoint, Jérémie Ayong ont écopé respectivement 12 et 10 ans de réclusion criminelle pour déterrement de 61 milliards de FCFA, selon le réquisitoire rendu public au terme de cette audience.

Christian Patrichi Tanasa était incarcéré depuis le 27 novembre 2019 dans le cadre d'une opération mains propres contre le détournement des fonds.

Jérémie Ayong qui était en liberté provisoire a immédiatement été arrêté et conduit en prison pour purger sa peine.

Un renfort venu de Paris

Les deux dirigeants de la GOC sont défendus par une batterie de 3 avocats à savoir : Charles Henri Gey et Anges Kevin Nzighou du barreau du Gabon ainsi que Calvin Job, avocat au Barreau de Paris.

Une parodie de procès selon la défense

A la suite de la décision rendue le 20 juillet 2022, les avocats des condamnés ont soulevé "la profonde iniquité de cette décision".

Pour Maître Calvin Job venu de Paris : "le Procureur général a confondu opportunité des poursuites et opportunisme ce qui a conduit la Cour à relayer la règle de droit au rang d'accessoire".

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Ils poursuivent: "Nous étions surpris de l'absence de témoins que nous avions cités pour parvenir à la manifestation de la vérité. Alors que les dispositions du code de procédure pénale offre la possibilité au président de la cour d'utiliser la contrainte, dans l'intérêt de la vérité, pour faire comparaître un témoin".

Pour les avocats de la défense : "La cour a donc pris l'option de se passer des personnes qui auraient pu contribuer à la manifestation de la vérité."

Les avocats de Patrici Tanasa ont enfin décrié: " La dérive autoritaire de cette procédure [est] prouvée par le fait que c'est le rapport d'expertise qui sert de trame de fond, bien que déformé à la décision du juge d'instruction, à l'arrêt de renvoi et finalement à la décision [que nous querellons]. Autrement dit, au moment des poursuites de Monsieur TANASA rien ne justifiait son arrestation".

Sur le fond de l'affaire rappellent les avocats : " Il faut, au titre des dons préciser que pour l'ensemble de sa gestion (2018-2019), Monsieur TANASA a décaissé au titre des dons et mecénats la somme de 4,655 Milliards de Fcfa alors que pour la seule année 2017 Monsieur ENGANDJI avait décaissé 4,673 milliards de Fcfa".

En conclusion, le trio des avocats relève qu'il n'est pas inopportun de rappeler que du Commissaire aux comptes (Cabinet Deloitte) aux deux cabinets d'expertises désigné (Ernst & Young et Delta GRANT THORTON), personne n'a été capable d'indiquer qu'il y'a eu détournement pour les périodes précédentes alors qu'ils ont pu le relever pour la gestion précédente.

C'est au bénéfice de toutes ces violations de la loi et déformation de la vérité qu'ils ont décidé, de déposer un recours en cassation ce vendredi 21 juillet 2022.

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