Congo-Kinshasa: A Goma, des manifestants demandent le départ de la MONUSCO

FARDC-Monusco : les droits de l’homme bloquent !
25 Juillet 2022

Tôt ce lundi 25 juillet 2022, les manifestants ont érigé des barricades sur les routes, bloquant toute circulation, notamment sur les axes 2 Lampes-Majengo et Mutinga-Katoyi, et partout ailleurs où il y a une représentation ou des bureaux de la Monusco.

Les manifestants en colère réclamaient le départ de la force militaire de l'Onu, estimant en effet que celle-ci a échoué dans sa mission et n'aurait obtenu aucun résultat depuis 20 ans.

"Nous avons compté plus de dix millions de morts depuis 20 ans et la Monusco est incapable de citer un seul groupe armé qu'elle a pu neutraliser. C'est pourquoi nous disons que ce groupe doit absolument quitter notre pays dans les 48 heures", estime Paul Aksanti, un manifestant.

Ce manifestant oublie sans doute que la Monusco a aidé l'armée congolaise à vaincre, en 2013, la rébellion du M23 qui vient toutefois de se reconstituer il y a quelques mois.

Les manifestants en colère étaient devant le siège de la Monusco, au centre-ville, et devant sa base logistique dans le quartier Katindo, non loin du campus universitaire du Lac.

"Que la Monusco dégage !"

Certains manifestants rencontrés estiment même que c'est la Monusco qui financerait les mouvements terroristes actifs dans l'est de la RDC. C'est ce que pense Eric Bwanapuwa, l'un des manifestants.

"Que la Monusco dégage de notre pays ! Parce que c'est la Monusco qui finance les mouvements terroristes du M23, des ADF/NALU et d'autres mouvements qui portent des armes dans notre pays. C'est pourquoi nous ne voulons pas voir la communauté internationale dans notre pays représentée par la Monusco", dit Eric.

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Ces manifestations ont été marquées par des actes de pillage et de vandalisme qui ont été condamnés par la mission onusienne. La Monusco a appelé le gouvernement congolais et les acteurs de la société civile à dénoncer, je cite, ces "actes barbares".

Redéfinir la mission de la Monusco

La société civile de la ville de Goma a aussi critiqué les actes de vandalisme qui ont été observés, mais elle appelle aussi les autorités à redéfinir la mission de la force onusienne.

" Nous regrettons tous les dégâts qu'on a eu à enregistrer aujourd'hui. Nous suggérons que les législateurs puissent redéfinir la mission de la Monusco. Nous suggérons aussi le renforcement des moyens de la mission onusienne pour qu'elle soit dissuasive. Et il faudrait ensuite enlever tous les services inutiles dont regorge la Monusco", propose Mario Ngavo, président de la société civile de Goma.

Ces rassemblements ont été observés jusqu'en début d'après-midi dans la ville de Goma. Le bilan réel n'est pas encore connu mais, les activistes parlent d'une dizaine de blessés et d'une personne décédée dans des conditions non encore précisées.

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