Cameroun: Visite de Macron - L'opposition sur la touche

26 Juillet 2022

Au cours de son séjour au Cameroun, le président français ne s'entretiendra pas avec la classe politique. Le souhait exprimé par certains acteurs de l'opposition camerounaise d'être reçue par le président français ne sera pas réalisé. D'après le programme rendu public par le cabinet civil de la Présidence de la République, il n'y aura pas de rencontre entre Emmanuel Macron et la classe politique. L'agenda plus ou moins détaillé du séjour du chef de l'État français à Yaoundé prévoit, pour la journée du 26 juillet, une rencontre avec la communauté française à la résidence de France en matinée ; un entretien en tête-à-tête au Palais de l'Unité entre les deux chefs d'État à midi, suivi d'une conférence de presse des deux présidents ; un déjeuner officiel au palais ; une conférence-débat sur la sécurité alimentaire et le rôle du secteur privé, à la résidence de France, puis une rencontre avec des jeunes camerounais et français au Club Noah, sur les enjeux climatiques et la démocratie participative locale. La journée du 27 marquant la fin du séjour.

Parmi les opposants qui espéraient un échange avec le chef de l'État français, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a clairement indiqué ce qui lui tenait à cœur. " Il serait bienvenu, dans la situation actuelle du Cameroun qui est confronté à des crises multiformes, que le chef de l'État français, dont le pays a une présence importante dans notre pays, rencontre également l'opposition camerounaise en dehors des rencontres officielles avec les dirigeants en place pour avoir leurs vues sur la situation actuelle et les perspectives d'avenir de notre pays ", avait-il déclaré dans un communiqué le 12 juillet, lorsque la visite d'Emmanuel Macron au Cameroun n'était encore qu'une rumeur.

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À l'analyse, il se pourrait que le leader du MRC paie le prix de la démarche d'un de ses militants, Wilfried Ekanga qui a récemment interpellé publiquement Emmanuel Macron en France pour dénoncer " l'oppression ". Quasiment à rebours de cette position, le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Cabral Libii, demande aux Camerounais de ne rien attendre du séjour du président français à Yaoundé. " Arrêtons les enfantillages devant Macron ! Arrêtons avec des suppliques et des chapelets de doléances à l'adresse du chef de l'État français.

Cela rend le Cameroun méprisable aux yeux du monde et conforte l'impuissance apprise. Emmanuel Macron vient défendre les intérêts français à l'invitation du président camerounais, il ne porte pas un confessionnal ! ", a-t-il posté sur sa page Facebook le 23 juillet. Néanmoins, le parlementaire espère que le chef de l'État camerounais en fasse de même lors du tête-à-tête avec son homologue français.

" Sur le principe, le président Paul Biya devrait porter la voix de l'attractivité du Cameroun sur les aspects démocratiques et commerciaux. Hélas, les propositions de l'opposition en matière électorale sont restées lettre-morte et le tissu productif demeure globalement médiocre. Il n'a pas grand-chose à vendre, si ce n'est une vieille recette d'adoubement. Il ne reste plus qu'à espérer que Paul Biya évoque, pour faire œuvre utile pour les Camerounais qu'il représente, au moins les réformes monétaires ", renchérit Cabral Libii.

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