Afrique Centrale: Controverse sur le départ de la MONUSCO

Lors de sa récente mission dans la province du Nord Kivu, le Président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, avait dit à la presse qu'il n'était pas opportun de continuer avec une mission incapable de donner la paix dans la partie Est du pays où l'activisme des groupes armés y est fréquent. Avec cet appel, les habitants de la ville de Goma étaient dans les rues depuis la matinée du lundi 25 juillet 2022 et mardi 26 juillet 2022 en vue de montrer son mécontentement car la mission onusienne a un budget budgétivore et la paix n'est pas encore revenue.

Certains habitants qui se sont confiés à La Prospérité ce mardi 26 juillet 2022 disent être prêts pour le départ de la Monusco qui est incapable de donner une sécurité aux congolais vivant dans la partie orientale. " Il est anormal de continuer à vivre avec la Monusco chez nous au Congo Kinshasa où chaque jour on enregistre des morts. Beni est devenu un mouroir, les ADF égorgent nos frères, nos sœurs comme des animaux, ce qui est une situation anormale. Nos mamans sont violées, des maisons sont incendiées, des villages sont abandonnés cela à notre très grande désolation", confient quelques habitants.

Des bureaux de la Monusco en ville de Goma ont été vandalisés par des manifestants en colère. Il est temps, selon eux, que cette force onusienne puisse plier bagage. Des équipements informatiques de la Monusco et autres ont été pillés par des badauds présents lors de ces manifestations.

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Le gouvernement Central regrette le pillage dans les installations de la mission onusienne qui est inviolable, ce qui a été le cas en ville de Goma le lundi 25 et le mardi 26 juillet 2022.

Patrick Muyaya, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Sama Lukonde a promis des sanctions aux auteurs de ces actes de vandalisme. Dans un tweet, le journaliste Rodriguez Katsuva fondateur de Congo Chek a dit être choqué de voir les jeunes de Goma mettre du feu sur la chaussée. "Nous avons acquis les routes asphaltées difficilement, mais y brûler les pneus lors des manifestations n'est pas un acte patriotique.

Goma a souffert de la poussière suite au manque des routes modernes, après une grande souffrance nous avons des bonnes routes. Manifester n'est pas un péché, cela est garanti dans notre constitution, plus des personnes ne sont pas d'accord de continuer avec la Monusco mais c'est très important de préserver nos routes et non les détruire car nous serons les plus perdant", tweet-il.

Dans son adresse le lundi 25 juillet 2022, le chef de l'exécutif provincial, le lieutenant général Constant Ndima Kongba a appelé ses administrés à la retenue en vue d'éviter quelques dérapages car la Monusco est présent en RDC sur demande du gouvernement.

Demander son départ se fera au gouvernement qui l'a invité et non le fait de s'attaquer à ses installations.

Pour sa part, le professeur docteur Dady Saleh, qui s'est confié à La Prospérité ce mardi 26 juillet 2022, dit regretté de voir les dégâts matériels et humains qui ont été enregistrés lors des manifestations.

A l'en croire, la situation n'est pas bonne où des crépitements des balles se font entendre depuis la matinée de ce mardi 26 juillet dans certains coins chauds et cela continue. Il s'est exprimé comme suit : " La question est de comprendre le fond et la forme, nous regrettons le nombre des morts et des blessés qu'on a enregistré. Nous déplorons le fait de voir que le M23 continue à occuper Bunagana avec ses alliés dont le Rwanda et l'Ouganda. Matin, midi, soir on tue chez nous, dans Beni on a récemment assassiné un grand chef coutumier ce qui est une situation anormale.

Au fond, il faut comprendre que la situation est chaotique mais aussi très grave, ça fait plus de 5 ans que la population est égorgée à Beni aux yeux impuissants de la force onusienne et plus d'une personne peut penser à une certaine complicité de la communauté internationale via la Monusco. Ça fait plus de 20 ans que cette mission est chez nous, le premier point est que la Monusco doit partir et devra peut-être n'est plus être chez nous depuis plus de 10 ans.

Elle est encore au Congo mais le résultat reste à désirer, ce qui ne nous fait pas du bien et que le départ de la Monusco n'est pas à négocier et franchement ce jour cela est très opportun... , précise le professeur docteur Dady Saleh.

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