Le Premier ministre mauricien persiste à nier l'évidence : Agalega est une base militaire indienne. En Inde même, le fait est reconnu ouvertement par des géopolitiques dans nombre de publications universitaires. Ces études, relayées par la grande presse, sont accessibles sur l'internet.
Le gouvernement indien n'a d'ailleurs jamais caché ses objectifs. Dans le cadre de ce que le Premier ministre Modi a théorisé dans un document Security and Growth for All (SAGAR), l'Inde se pose en garant de la sécurité des pays de l'océan Indien et notamment ceux du sud-ouest.
Pour ce faire, elle estime qu'Agalega, jadis lorgnée par les Soviétiques, est idéalement située pour faciliter la surveillance aérienne et maritime de la zone jusqu'au canal du Mozambique aujourd'hui très fréquenté. La piste de 3 000 mètres qu'elle construit dans l'île est prévue pour accueillir la flotte d'avions de patrouille maritime achetés des Américains. Le hangar géant sera leur abri. Il est ridicule de prétendre que les 12 nouveaux Boeings P-81 de l'armée indienne ne serviront qu'à patrouiller les eaux territoriales mauriciennes même, s'il est vrai, qu'incidemment, l'État mauricien peut espérer profiter de ce bouclier indien.
De même les deux imposantes jetées en construction ne sont sûrement pas destinées à nos rafiots qui approvisionnent les 300 habitants de l'île.
Du coup, les Agaléens redoutent un cauchemar nommé Chagos...