Afrique de l'Ouest: Après la brouille, la décrispation entre le Mali et l'Onu ?

Faure Gnassingbé
28 Juillet 2022
analyse

La visite de Jean-Pierre Lacroix à Bamako intervient dans un contexte tendu entre le Mali et les Nations unies. Il y a quelques jours, le Mali expulsait le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, à qui il est reproché d'avoir publié sur Twitter des informations jugées "inacceptables" par les autorités militaires maliennes, au lendemain de l'arrestation à l'aéroport de Bamako de 49 soldats ivoiriens, qualifiés par le gouvernement malien de "mercenaires".

L'expulsion d'Olivier Salgado est intervenue dans la foulée du renouvellement controversé du mandat de la Minusma, le Mali ayant marqué une forte opposition à la liberté qui pourrait être donnée aux Casques bleus en vue de mener des enquêtes sur les questions liées aux droits humains.

Ce mardi 26 juillet, en conférence de presse conjointe avec Jean Pierre Lacroix, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré que "le Mali n'est pas en guerre avec les Nations unies". "Il y a des problèmes mais on les surmonte", a-t-il ajouté.

Sur la question des droits de l'Homme, le chef de la diplomatie malienne estime qu'elle ne devrait pas être politisée.

"Le Mali a fait un certain nombre de choix politiques et nous pensons que certains ne sont pas d'accord avec ces choix. Donc, ils essaient d'utiliser et la mission et les droits de l'Homme pour atteindre certains objectifs. Il est important que les droits de l'Homme ne soient pas utilisés pour démoraliser nos soldats."

La question des rotations

Jean-Pierre Lacroix a quant à lui insisté sur l'urgence de la reprise de toutes les rotations de contingents militaires et policiers de la Minusma. Il a salué l'état d'esprit chez ses interlocuteurs maliens.

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"Le moment est propice pour revoir ensemble la manière dont nous allons travailler à l'avenir, de manière à appuyer le Mali dans ses objectifs, notamment le retour de l'autorité de l'Etat qui est pour la Minusma un objectif central."

Besoin de se parler

L'heure est donc à la détente entre le Mali et l'Onu. Pour le défenseur des droits de l'Homme, Madami Koumaré, il y avait chez les deux parties une volonté de dissiper les malentendus.

"On a senti chez les deux parties un besoin de se comprendre mutuellement. Cela fait grandir l'Onu. Quelqu'un qui vient vers vous mérite tout le respect. Seuls ceux qui sont de mauvaise foi ne peuvent pas se comprendre. Les Nations unies ont pour objectif d'apaiser le monde, y compris le Mali."

La mission de Jean Pierre Lacroix prend fin ce jeudi.

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