Togo: Les consommateurs mâchent du noir

Déjà étranglée par l'explosion des prix de produits de première nécessité alors que la croissance économique patine, la population togolaise fait face depuis la semaine dernière à une nouvelle flambée des prix de produits pétroliers. Au delà, des utilisateurs de ces produits, la majeure partie des consommateurs au Togo ont l'ombre de l'impact financier de la récente hausse des prix de carburant planée sur leurs têtes. "C'est le choc !", clament t-ils.

En seulement quatre mois, le principal des produits pétroliers (le Super sans plomb, essence) est passé de 595 FCFA le 29 mars 2022 à 625 FCFA le 10 mai, puis finalement à 700 FCFA le 19 juillet dernier.

L'exécutif assure que les nouveaux tarifs s'expliquent par la "hausse du prix du baril sur le marché international" et qu'une subvention de "178 FCFA" a été apportée sur le litre d'essence.

L'Association togolaise des consommateurs (ATC), ne s'est pas gardée de regretter cette "3è hausse du prix des produits pétroliers en moins de 6 mois".

"Mesurant les difficultés auxquelles les consommateurs seront confrontés par cette nouvelle hausse du prix des produits pétroliers, l'ATC demande au gouvernement la prise des mesures d'accompagnement pour améliorer un tant soit peu le panier de la ménagère", a déclaré cette association.

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Bien que plusieurs conducteurs de motos ou véhicules annoncent faire "l'économie d'essence", les premières répercussions se sentent déjà au niveau du transport commun des personnes et des marchandises.

En effet, face à cette énième augmentation du prix du carburant à la pompe, la session de Bè du Syndicat National des Conducteurs de Tricycles Passagers (SYNACTRIP-Togo), a décidé de changer ses tarifs du Marché de Bè - Grand Marché de Lomé. Ainsi, ils ont a augmenté de 50% en passant de 100 à 150 FCFA.

Dans la foulée, la société OLE-TOGO a également majoré ses tarifs au compteur de 50 %

qui passent désormais de 50 FCFA à 75 FCFA au kilomètre. Même son de. cloche sur le tronçon Grand Marché - Adidogomé, les clients paient depuis le début de la semaine, 600 FCFA contre 500 la veille.

Les fortes augmentations consécutives du prix du carburant impacteront sans doute dans les prochains jours, la majeure partie de la population togolaise en raison de l'impact de ces augmentations sur le coût de la plupart des autres consommables. Plus les prix des produits pétroliers sont en hausse, plus les autres produits de grande consommation connaitront des affiches tarifaires élevées.

Dans son dernier bulletin mensuel des statistiques, la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), a indiqué que les cours du pétrole brut sur les marchés internationaux exprimés en dollar US, ont enregistré une progression de 62,8%, en glissement annuel, en mai 2022, après une hausse de 62,4% le mois précédent.

C'est d'ailleurs ce que confirme l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED) dans son dernier Indice

National Harmonisé des Prix à la Consommation (INHPC).

Il y est rapporté qu'en juin 2022, l'INHPC a progressé de 0,5% par rapport à son niveau de mai 2022. Le poste, " Essence "SUPER" dans les stations-services administrés " a contribué à l'augmentation du niveau des indices observée en juin 2022 avec "+1,5%".

Devant toutes les augmentations, nombreux sont ces citoyens togolais qui déplorent la "stagnation" du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) face à un pouvoir d'achat de plus en plus faible.

À moins qu'un moyen ne soit trouvé pour stabiliser rapidement les prix du carburant, et ceux des produits de première nécessité, l'impact négatif qu'ils auront sur l'économie et la société togolaises ne sera sûrement des moindres.

" Augmenter les salaires pour réduire les vulnérabilités et contenir les effets secondaires de l'inflation

", préconisait récemment un leader d'opinion Africain.

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