Initiative responsable. Volonté politique matérialisée pour briser le cycle du sous-développement dans lequel la République Démocratique du Congo a longtemps sombré. A travers la vente aux enchères de 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers, le Gouvernement de la République a-t-il mis le cap sur une manne qui va permettre l'amélioration des conditions de vie des congolais et la matérialisation des objectifs du développement durable à l'horizon 2030. Pour préserver l'environnement de tout risque de pollution, l'exploitation de tous blocs pétroliers se fera à l'aide des outils à la pointe de la technologie moderne.
Telles sont les assurances qu'ont apportées Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et médias, Didier Budimbu, Ministre des Hydrocarbures, et Eve Bazaïba, VPM en charge de l'Environnement Durable, samedi 30 juillet dernier, au cours d'un briefing spécial diffusé en direct sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC).
D'une seule voix, ces trois membres du Gouvernement ont rassuré que la République Démocratique du Congo ne ménagera aucun effort pour jouer pleinement son rôle de pays-solution face aux enjeux liés au climat et l'environnement dans le monde entier. Une démonstration qui a coupé l'herbe sous le pied de l'Ong Greenpeace et de tous les mouvements climatiques qui criaient au scandale après le lancement des appels d'offres par le Chef de l'Etat, jeudi 25 juillet.
D'après la ferme conviction de Patrick Muyaya, le bien-être de congolais vaut plus que tout. A travers toutes les ressources naturelles enfouies dans le sol, le Gouvernement de la République voudrait simplement écrire une nouvelle histoire, dans un contexte marqué par des défis développement énormes à relever. " Pourquoi ça doit rester potentiel alors que nos populations qui sont là ont besoin d'aller à l'école dans de bonnes conditions, ont besoin de circuler. Et donc, pour nous, c'est opportun d'essayer cette expérience du pétrole.
Ça nous permettra d'avoir plus de ressources pour régler les problèmes de cent millions de congolais, permettre aux congolais, pourquoi pas, d'avoir le standard de vie le plus élevé parce que Dieu nous a béni à travers tout ce que nous avons comme ressources ", a fait comprendre le Porte-parole du Gouvernement.
Ministre de tutelle, la VPM Eve Bazaïba était ferme. Pour elle, quoi que pays-solution, la République Démocratique du Congo n'a pas vocation à relever, à elle seule, les défis climatiques, tout en croupissant dans la misère. Elle a fustigé les actions des mouvements et ONGs de protection de l'Environnement qui montent au créneau comme pour exercer une pression sur le Gouvernement, du reste, déterminé à foncer davantage. " Je voudrais rassurer l'opinion que nous n'allons pas travailler en sauvage.
En tout cas, le Gouvernement congolais ne travaillera pas en sauvage ", a-t-elle insisté, avant d'évoquer la situation du Gabon, qui exploite son pétrole, depuis plus de 50 ans, sans que cela ne puisse, curieusement, faire couler du vin sur la crédence. Elle a lancé, dans la foulée, l'appel à la retenue.
"Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo réitère ses engagements et réitère sa position de pays solution face aux enjeux du climat. Je voudrais clarifier quelque chose d'important. Concernant la pollution à travers le monde, l'Afrique, dans son ensemble, n'est responsable que de 4%... 80% de responsabilité de pollution est de G20, de vingt pays industrialisés... Nous sommes un pays solution. C'est-à-dire quoi, la solution basée sur la nature pour juguler ces pollutions, c'est en Afrique, évidemment, il y a d'autres bassins du monde comme le Bassin de l'Amazonie et le Bassin de l'Indonésie.
Mais, à ce stade, ce n'est pas moi qui le dis, les scientifiques le disent clairement, selon les calculs, le Bassin du Congo est devenu le premier poumon du monde qui donne l'oxygène dans le monde. Donc, nous sommes un des dix premiers pays du monde qui font en sorte que le monde respire aujourd'hui parce que nous, nous ne sommes pas responsables de pollution", a-t-elle déclaré. La Patronne de l'EDD a indiqué également que cette initiative du Gouvernement va déboucher sur la diversification de l'économie du pays.
" Si, aujourd'hui, nous disons que nous sommes un pays solution et que nous protégeons l'environnement, ce n'est pas parce qu'on nous le demande. C'est pour nous-mêmes, c'est un engagement de la République Démocratique du Congo. Moi, en tant que responsable du secteur environnemental, je n'ai pas seulement la charge de l'environnement mais aussi le développement durable... Donc, j'ai le devoir, au sein du Gouvernement, de lier le potentiel environnemental de la République Démocratique du Congo à l'économie, pour nous amener au développement...
La nouvelle option du Gouvernement, c'est la diversification de l'économie en vue de nous donner les moyens nécessaires, les moyens de notre politiques à emmener notre population vers le développement durable, qui est un engagement mondial de tous les Etats d'ici 2030. Nous devons rendre compte : qu'est-ce que nous avons fait de notre potentiel, comment est-ce que nous avons pu le transformer en des richesses pour aider la population d'ici 2030. Nous avons observé au niveau du Gouvernement, parmi le potentiel que nous avons, ce sont les ressources naturelles parce qu'il ne faut pas chercher ailleurs ce que vous avez ", a-t-elle complété.
Pour ce qui le concerne, le Ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, la vente aux enchères de tous les blocs pétroliers et gaziers tels que sélectionnés à travers l'étendue du territoire national, est conforme aux textes. Il a évoqué notamment la Loi de 2015 et le Décret de 2016. " Tout ce qui est lié à l'exploitation du pétrole est lié à l'environnement.
Que ça soit au niveau de la loi de 2015 ou du Décret de 2016, tout est repris pour que nous puissions protéger d'abord l'environnement avant de commencer l'exploration et finir par l'exploitation", a-t-il expliqué lors de sa prise de parole, au seuil même du briefing, juste après Patrick Muyaya, l'homme du changement de narratif.
