Madagascar: Filière vache laitière - La traçabilité du projet LITS parmi les éléments-clés de la relance

Un marché très ouvert. La filière lait est appelée à jouer un rôle de premier ordre dans le développement économique. Il y a encore de la place pour les potentiels éleveurs de vaches laitières qui veulent s'installer. Mais un certain nombre de conditions dont la traçabilité restent encore à remplir pour développer la filière.

Avec une production nationale estimée actuellement à 100 millions de litres par an, l'offre laitière est encore très loin de satisfaire la demande.

Projet LITS

" Chaque année, on a un gap de 43 millions de litres en termes de production laitière ", explique Mira Rakotondrandria Directrice exécutive de Malagasy Dairy Board (MDB), une plateforme très active de la filière lait à Madagascar. " L'objectif est d'atteindre 143 millions de litres dans les trois années à venir ", continue-t-elle. Un objectif qui demeure atteignable malgré un ralentissement de la production nationale provoqué principalement par une mauvaise organisation de la filière.

" On a besoin de statistiques fiables et précises pour monter une stratégie de développement de la filière ", ajoute Mira Rakotondrandria. D'où l'importance du nouveau système de traçabilité opéré dans le cadre du projet LITS ou Livestock Identification and Traceability System.

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Ce nouveau système de traçabilité a notamment le mérite de permettre aux acteurs de la filière bovine en général et la vache laitière en particulier d'avoir des informations précises et à jour sur le cheptel. " Ces données sont des éléments indispensables dans la définition d'une stratégie pour le développement du secteur " selon toujours le Directeur Exécutif de MDB.

Bel avenir

Une stratégie de développement qui doit, par ailleurs, tenir compte d'autres paramètres comme le coût de production qui reste encore élevé à Madagascar, le faible potentiel génétique des vaches, ou encore le manque de suivi zootechnique et sanitaire du cheptel. Mais le plus grand obstacle à franchir est sans conteste, l'insuffisance de l'alimentation animale elle-même, due au manque de pâturages.

" Des solutions doivent être trouvées pour faciliter l'accès à des zones de pâturages ", soutient Mira Rakotondrandria. Bref, outre la traçabilité, le développement de la filière vache laitière doit aussi être accompagné de projets de sécurisation foncière pour augmenter les pâturages qui constituent des éléments essentiels de l'alimentation bovine.

En tout cas, la filière vache laitière est appelée à un bel avenir surtout face au contexte actuel de la guerre russo-ukrainienne où les pays exportateurs de lait préfèrent satisfaire leurs besoins nationaux au lieu d'exporter. En somme, l'augmentation de la production laitière nationale s'avère incontournable. Surtout quand on sait qu'à Madagascar la consommation annuelle de 12 kilos de lait par habitant est encore faible par rapport à la moyenne africaine de 20 kilos par habitant par an. Et très loin de la norme fixée par l'OMS à 200 kilos par habitant par an.

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