Afrique: Bassin du Lac Tchad - 5,5 millions de personnes seront en situation d'insécurité alimentaire grave (OCHA)

Des mères déplacées avec leurs enfants participent à un exercice d'évaluation de la famine organisé par le PAM dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria.
3 Août 2022

L'insécurité alimentaire a atteint des sommets dans le Bassin du Lac Tchad et 5,5 millions de personnes seront en situation d'insécurité alimentaire grave pendant la période de soudure, a alerté mercredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Selon l'agence onusienne, il s'agit de " la pire situation durant cette même période en quatre ans ".

Dans ces quatre pays du Bassin du Lac Tchad (Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria), au moins 300.000 enfants souffrent déjà de malnutrition sévère. Au total, plus de 11 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire.

" Après approximativement 13 ans de violence, les services sociaux de base et les ressources naturelles déjà limitées sont mis en épreuve ", a détaillé l'OCHA dans son dernier rapport de situation.

Sur le terrain, la violence continue de se propager. Selon l'OCHA, 75 incidents sécuritaires ont été enregistrés en mai et causant la mort de 160 personnes durant le mois de mai.

Plus de 2,8 millions de déplacés dont 2 millions au Nigéria

De plus, plus de 1.000 écoles ne fonctionnent pas dans le Bassin du Lac Tchad en raison de l'insécurité et de la violence, privant des milliers d'enfants d'éducation.

Les plans d'intervention dans la région n'ont été financés qu'à hauteur de 20 % des 2,57 milliards de dollars qu'ils nécessitent.

De plus cette montée de l'insécurité a entraîné un pourrissement de la situation humanitaire en poussant de nombreuses personnes à se déplacer. Selon l'ONU, le Bassin du Lac Tchad comptabilise 2,8 millions de personnes déplacées internes, dont 2 millions au Nigéria seulement. Au moins, 280.000 sont des réfugiés dans la région.

Les financements des donateurs ne suivent pas

Cette détérioration de la situation humanitaire arrive au moment où les financements des pays donateurs ne suivent pas. Les plans d'intervention dans la région nécessitent 2,57 milliards de dollars. Pourtant, après plus de la moitié de l'année, les différents appels de fond n'ont été financés qu'à hauteur de 20 %.

Ce déficit de financement intervient alors que les besoins restent énormes. Et pour répondre de manière adéquate aux besoins humanitaires les plus aigus, les agences humanitaires onusiennes entendent fournir une aide à 7,4 millions de personnes.

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