Ile Maurice: Lancement d'un projet d'ENL - Le premier ministre esquive les journalistes à tout prix

Il était l'invité d'honneur de la cérémonie de lancement du smart village Savannah Connected Countryside, d'ENL Property, à La Place, Gros-Bois, hier. Projet du privé par le privé pour le privé. Après son discours, le Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth, n'a pas voulu s'adresser aux journalistes invités.

Au moment des rafraîchissements, il était en compagnie des hauts cadres d'ENL, dont Hector Espitalier-Noël, Group Chief Executive Officer, mais aussi des ministres Renganaden Padayachy, Bobby Hurreeram, Kavy Ramano et le secrétaire parlementaire privé Ismaël Rawoo.

Les gardes du corps du PM ont tout fait pour éviter que les journalistes parlent au chef du gouvernement. Ils ont reconduit ces derniers vers une salle attenante, leur disant que Pravind Jugnauth était en pleine "réunion privée" lorsqu'il partageait un verre avec Hector Espitalier-Noël. Tous les journalistes se sont alors dirigés vers l'autre salle et ont attendu sa sortie.

"Zéro déclaration"

Au même moment, les gardes du corps s'affairaient pour dire aux journalistes qu'il n'y aurait pas de dé- claration du PM. L'express a alors répondu qu'on n'attendait aucune déclaration mais qu'on voulait poser quelques questions au chef du gouvernement. Pourtant, certains de la garde rapprochée ont dit qu'il ne ferait pas de déclaration alors que d'autres ont affirmé le contraire.

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Ainsi, tous les journalistes ont attendu dans la salle attenante. Sauf la MBC, dont un membre devait lancer aux journalistes qu'il faut partir. Mais ces derniers sont restés. Or, la MBC est revenue sur ses pas juste après, pour constater sa tentative infructueuse de nous faire partir.

Après une trentaine de minutes, le PM est sorti en coup de vent, barricadé par ses gardes du corps. On n'a jamais vu Pravind Jugnauth marcher aussi vite, sauf quand il faisait du hiking. Notre journaliste a tenté de lui poser des questions, mais il a été bousculé par un des "gorilles" de la VIPSU. Ce dernier a même pressé ses doigts sur le bras gauche de notre journaliste, qui ressent toujours des douleurs.

Tous les journalistes ont suivi au galop le PM jusqu'à sa voiture car un garde du corps nous a fait croire qu'il parlerait avant de monter à bord. Mais arrivé au véhicule, toujours encadré, Pravind Jugnauth a salué Hector Espitalier-Noël (pour la cinquième fois), avant de s'engouffrer dans sa voiture. Malgré les appels de notre journaliste, le PM ne nous a ni répondu ni n'a levé ses yeux de son portable. La voiture a démarré en trombe.

Un peu plus tôt, juste avant son arrivée, plusieurs journalistes ont remarqué que la garde rapprochée du PM donnait des consignes pour éloigner la presse. L'express avait plusieurs questions concernant sa présence à ce lancement, mais aussi par rapport au sniffing-gate et à Agalega. En vain.

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