L'aire protégée de Menabe Antimena continue de vivre sous la pression de la forte migration. Les migrants percent la partie Est pour exploiter à tout prix le noyau dur.
FUYANT les dures réalités du Sud, accablé par la sècheresse, des migrants issus principalement des communautés Mahafaly et Antandroy, selon les rapports des intervenants dans la protection de l'Environnement de Menabe Antimena, se ruent vers Morondava. Ces migrants s'intéressent à l'exploitation agricole à l'intérieur de l'aire protégée. C'est la forêt sèche qui est constituée d'un noyau dur de 43 676 ha que les migrants ou les délinquants prennent d'assaut.
C'est le plus grand bloc contigu d'habitats naturels tels les forêts denses sèches avec un centre de micro endémisme et une forte attraction touristique, appelé bloc "Ambadira ". On assiste à un défrichement, du feu, de l'exploitation forestière, et des coupes sélectives à grande échelle.
La Zone Est de l'aire protégée a été délaissée par l'organisation non gouvernementale (ONG) gestionnaire et les onze intervenants qui travaillent dans la protection de Menabe Antimena, et devient alors une zone non contrôlée et un terrain d'insécurité. Les intervenants se répartissent selon les sortes d'écosystèmes.
Zone exploitable
Le paysage de mangrove à l'ouest d'environ 13 947 ha ou le " mangrove landscape " est géré par le WWF.
Il y a la zone tampon de 138 268 ha constituée par les zones humides avec le Lake Bedo de 1 000 ha qui fait partie du site Ramsar, le Lac Kimanaomby de 1 900ha. La zone tampon voit la présence de propriétés privées telles que la GSM (Grande Saline de Madagascar) avec 357 ha, la Saline FIDA avec 663 ha, la propriété De Haulme avec 16 000 ha et l'Aquamen qui occupe 3 868 ha. La forêt sèche est gérée par l'ONG Durell et le Cnferef, tandis que la réserve spéciale de 6 620 ha est gérée par Madagascar National Parks (MNP).
Il existe des zones à vocation agricole dans l'aire protégée de Menabe Antimena, qui, rappelons le, est d'une superficie totale de 210 000 ha. Il existe des zones à occupation autorisée permettant une vie en harmonie avec la nature.
" Les intervenants du Menabe Antimena agissent tous dans sa conservation et selon leurs zones spécifiques avec actuellement une coordination de leurs activités pour plus d'impact. Actuellement nous pouvons dire que les communautés résidentes, notamment sur la zone Ouest, ont déjà adopté les agricultures protégeant l'environnement ", indique un acteur local de la protection de l'environnement.
Toutefois, des actions de sensibilisation doivent être entreprises dans les régions d'origine des migrants avec des messages précis. Les forêts ne sont pas une destination agricole et le développement n'est pas forcement ennemi de la conservation et l'environnement.
" Les politiciens, les élus doivent comprendre les points de vue des gestionnaires et ne pas automatiquement prendre parti des destructeurs . Les opérateurs privés sont invités à respecter les plans d'aménagement de l'aire protégée et n'orienter leur main-d'œuvre que dans les zones autorisées, mais non dans le noyau dur ", propose-t-il.
Le secteur agricole devrait également promouvoir des techniques agricoles qui n'utilisent pas le feu pour préparer les terrains de culture. Et enfin, les problèmes migratoires sont à considérer de toute urgence.