Cote d'Ivoire: Développement de la Côte d'Ivoire - La nouvelle stratégie du Président Ouattara pour mobiliser des fonds

Un changement de cap. Pour mobiliser des ressources financières pour le développement du pays, la Côte d'Ivoire a décidé de tourner le dos aux eurobonds classiques pour s'orienter vers les " green bonds " et les " blue bonds ".

Il s'agit d'obligations vertes et bleues, qui portent sur la thématique de la durabilité et du changement climatique. Autrement dit, des émissions obligataires en lien avec la protection de l'environnement. L'idée, pour les autorités ivoiriennes, sous l'impulsion du Président Alassane Ouattara, c'est de s'inscrire dans la dynamique des nouveaux enjeux climatiques et d'œuvrer résolument pour la protection de la planète.

Ainsi, en mai dernier, lors de la Cop-15, qui s'est déroulée à Abidjan, le gouvernement a pris l'engagement ferme d'axer son développement sur les projets de sauvegarde et de préservation de l'environnement. Avec l'ambition de mobiliser - pour un objectif initial d'un peu plus de 1000 milliards de FCFA (2 milliards de dollars) -plus de 2000 milliards de FCFA (4 milliards de dollars) via des émissions de " green bonds " au cours des cinq prochaines années. Un mois plus tard, en juin, le ministre de l'Économie et des Finances, Adama Coulibaly, paraphait un protocole d'accord avec le Centre mondial pour l'adaptation (GCA) pour la mobilisation de 2 milliards d'euros dans le cadre de son programme de résilience climatique.

Cette structure aura pour mission de faciliter les émissions de dette avec pour but de financer les projets mettant en avant le climat et l'environnement. Dans ce département ministériel, un comité environnemental, social et de gouvernance a même été mis sur pied avec une feuille de route claire : sélectionner des projets à fort impact social financés par les " green bonds ", dont les émissions à l'échelle mondiale devraient atteindre 1 000 milliards de dollars en 2023. Pour l'heure, onze secteurs vulnérables aux changements climatiques ont été listés. Et d'ici décembre, pour financer la restauration de 20% de son couvert forestier, la Côte d'Ivoire doit mobiliser 1,5 milliard de dollars.

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"Dans un premier temps, nous nous concentrons sur les obligations vertes, nous verrons ensuite pour les obligations bleues. Nos centres de recherche à Abidjan travailleront afin d'obtenir le label des Nations unies ", confiait Adama Coulibaly à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Cette année, le pays envisage d'emprunter sur le marché des eurobonds " verts ". Justement, l'UNEP FI, l'International Capital Markets Association (ICMA), la Société financière internationale (IFC), la Banque asiatique de développement (ADB) et le Pacte mondial des Nations unies ont élaboré, en juin, un guide pratique mondial pour les obligations destinées à financer l'économie bleue durable.

Faut-il le souligner, en douze mois, la Côte d'Ivoire a lancé, à la Bourse de Londres, une syndication de plus de 600 millions de dollars avec le groupe de services financiers Mitsubishi pour le financement de six hôpitaux dans le nord du pays, et pour des projets à fort impact social. Le pays prévoit désormais de partager ses émissions entre les obligations vertes, bleues, et les opérations de structuration à caractère social.

Déjà, en juillet 2021, la Côte d'Ivoire avait émis sa première obligation verte, dénommée TPCI-Green Bonds avec une maturité de sept ans (2021-2028), pour un montant de 150 milliards de FCFA (230 millions d'euros environ), sur le marché financier de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (Uemoa) via la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Les fonds récoltés serviront à bâtir un parc écologique et de loisirs sur le site de l'ancienne décharge d'Akouédo. Avec ce projet, la Côte d'Ivoire suit les traces de l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Gabon ou le Bénin, qui ont déjà expérimenté ce type d'obligations. A travers ce choix, le pays réaffirme son engagement fort de se développer tout en préservant le climat et l'environnement.

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