Congo-Kinshasa: La RDC face à la croissance économique - /Jean Oscar Ngalamulume appelle les autorités congolaises à investir davantage dans le capital humain

Invité de Télé50, Jean Oscar Ngalamulume, président du parti politique convention démocratique et sociale (CDS), a passé au peigne fin la situation politico-économique et sécuritaire de la RD-Congo. Cette économiste chevronné a proposé des astuces capables de sortir le pays de la crise qu'il traverse dans les secteurs clés de la vie nationale. L'invité de Fabien Lumbala, présentateur de l'émission, estime que le développement économique de la RDC se cache derrière les capitaux humain et financier.

Les capitaux humain et financier sont le socle de l'épanouissement économique de la République démocratique du Congo, souligne cet ancien candidat président de la RDC. A son avis, la question de la croissance économique est, évidemment, la gâchette qui déclenchera le vrai envol de la vie socioéconomique de la RD-Congo. " Pour rétablir les équilibres économiques, à la place des nombreuses déclarations et faits d'annonce, notre pays a besoin de deux capitaux : le capital humain et le capital financier ", déclare-t-il.

C'est pour cela d'ailleurs, qu'il a fait voir qu'il n'était pas nécessaire d'attendre que les jeunes qui trainent dans la rue commettent des bêtises pour être arrêtés et formés et devenir des hommes responsables dans la société.

"Moi je crois que lorsque quelqu'un est malade, il faut lui administrer un traitement à la place d'un calmant : à quoi bon d'attendre que l'individu soit arrêté pour qu'il soit formé ? Pourquoi ne pas s'organiser bien avant pour mettre en place des structures qui permettent non seulement de former la main-d'œuvre, et surtout la spécialiser ? ", S'est-il demandé.

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Pour lui, en effet, l'Etat a le devoir de faciliter la tâche à l'entrepreneuriat privé, capable de lui créer plus d'emplois et de donner des salaires décents aux travailleurs, lesquels salaires permettront à chaque congolais, quel que soit son rang social, de payer le loyer, manger du 1er au 30, assurer le transport, les soins médicaux, la scolarisation de ses enfants et épargner.

Cette personne qui, poursuit-t-il, grâce à son salaire, remplit ces six conditions, sera dans l'obligation de payer les impôts, la première source de revenu de l'Etat, et qui est le deuxième capital (capital financier).

Conscience active

Sur le plan politique, Jean Oscar Ngalamulume soutient que " Pour contribuer au développement du pays, il ne faut pas nécessairement être président de la République. C'est une question de volonté de mieux faire là où on a une petite parcelle de pouvoir, mieux faire pour que le pays aille de l'avant".

Il invite, en cela, les congolais à activer leurs consciences pour bâtir un autre Congo aux tendances nouvelles : " Je tiens à exprimer l'émotion de la peine que je ressens quant à la situation que traverse notre pays. 62 années après l'indépendance est une durée suffisamment longue devant permettre une réflexion profonde pour qu'apparaisse une tendance nouvelle".

De ce fait, insiste-t-il, quelques questions majeures s'imposent, et elles consisteront à savoir comment peut-on rendre l'espoir et la confiance au peuple congolais, comment peut-on sortir le pays du gouffre de la crise économique, politique et social, voire culturel qu'il traverse pendant cette période.

Sur la sécurité nationale, particulièrement celle de l'Est du pays, il juge que c'est une question d'analyses profondes et surtout d'observation conséquente. A son avis, la question qui mérite d'être posée par rapport à la situation sécuritaire à l'Est est celle de savoir : "qu'est-ce-qui fait que les multinationales se rangent du côté du Rwanda, au lieu de se ranger du côté de la République démocratique du Congo qui détient pourtant les matières premières ? Il existe des lobbyings ! Mais qu'est-ce qui fait que le Rwanda et l'Ouganda aient des lobbies que la RDC ?" La réponse à cette question est, selon lui, la solution à cette situation qui écume cette partie de la République.

Il note, en outre, que l'Amérique a tendu la main à la RDC quant à ce et, révèle-t-il, c'est maintenant à la RDC de comprendre et de s'organiser en conséquence parce que, poursuit-il, même si l'Amérique veut faire sauter Kagame, il ne laissera pas l'Afrique centrale vide sans qu'il ait un centre de leadership. "C'est au congolais de comprendre et de jouer le jeu. Jouer le jeu ne veut pas dire aller s'agenouiller devant les américains, mais, c'est de comprendre leur manière de raisonner, et puis s'organiser en ce sens pour arriver à une solution qui convient.

Je ne suis pas défenseur des Etats Unis d'Amérique. Mais le fait de vivre longtemps avec eux m'a donné cette compréhension facile de leur manière de fonctionner. Ce dont les américains ont besoin ici au Congo, ce ne sont pas nos minerais", a-t-il conclu.

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