Madagascar: Secteur extractif - Les aspirations des petits exploitants miniers attendues à Ivato

Avant d'échanger avec les opérateurs des grandes mines et les organisations de la société civile, les petits exploitants miniers vont être entendus aujourd'hui par le ministère dans le cadre de la refonte du code minier.

La troisième journée des séances de consultation initiées par le ministère des mines et des ressources stratégiques sur la refonte du code minier accueillera aujourd'hui à Ivato les acteurs des petites mines, notamment les exploitants, les acheteurs et les revendeurs des produits miniers, ainsi que les syndicats et groupements miniers. Les petits exploitants ont beaucoup fait parler d'eux ces dernières années concernant l'exploitation des mines dans toutes les régions.

Ils sont donc attendus au Mining Business Center pour partager leurs propositions dans le cadre de la démarche choisie par le ministère des mines concernant la refonte de la législation. Hier, les directions régionales de ce département ont rencontré les autres parties prenantes du secteur extractif dans les régions. " L'objectif est de pouvoir être à l'écoute des attentes de tous les acteurs dans le cadre de la refonte du code minier et suivant le cadre de référence national " a souligné Herindrainy Olivier Rakotomalala, ministre des mines et des ressources stratégiques, lors de l'ouverture des ateliers mardi dernier.

Echec. Olivier Rakotomalala a appris les leçons du passé. L'échec des précédentes tentatives de refonte de ce texte a conduit ce membre du gouvernement a adopté de " nouvelle méthode et d'approche " pour accoucher in fine un texte qui répondra en priorité aux trajectoires de la politique générale de l'Etat, selon le ministre. Les différents comités ont déjà passé par là, mais terminent en queue de poisson. Actuellement, le ministère a approché les " groupes d'intérêts " pour atteindre un niveau de représentativité acceptable, argumente le patron du secteur extractif, si l'option en " comité " a été privilégiée par ses prédécesseurs.

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Toutefois, l'approche va éviter les " débats " qui mettent en exergue la " différence flagrante des intérêts " défendus par chaque entité et groupe d'intérêt. Et l'objectif est de parvenir à un texte, " dont la rédaction finale revient à l'Etat " précise-t-on, qui tiendront en compte les dimensions relatives à l'optimisation des recettes, au développement durable, à la traçabilité, à la péréquation, aux retombées palpables ainsi qu'au recours aux ressources locales, tant en matière de produits qu'en matière de ressources humaines.

Spéculations négatives. Néanmoins, le ministère des mines a déjà annoncé la couleur concernant les orientations stratégiques que devraient suivre le code minier en gestation. Il s'agit notamment, du renforcement du rôle de l'Etat et des collectivités décentralisées dans la gouvernance du secteur, de la redéfinition du régime des permis miniers, de la prise en main des activités d'exploitation des carrières, de la réorganisation du régime de l'or, de l'établissement d'un régime fiscal minier équitable, de la professionnalisation de l'exploitation des petites mines, de la création de valeurs ajoutées des productions minières, de la valorisation financière des opérations se rapportant aux droits miniers conférés, de la reformulation du lien entre le droit minier et normes environnementales, de l'incitation au développement des recherches minières, de la sécurisation foncière de l'exploitation minière, de l'éradication des spéculations négatives en matière minière, de la promotion du contenu local, de la mise en adéquation des sanctions en matière d'infraction minière aux enjeux que représentant les ressources, de la restructuration du cadre institutionnel ainsi que de la sécurisation des investissements miniers.

Ambatovy. C'est dans cette optique que le ministère des mines et des ressources stratégiques entend encadrer la réforme du secteur extractif déjà en proie à la gabegie depuis plusieurs années. En tout cas, la relance du secteur est déjà suivie avec attention par les partenaires étrangers. Hier, le nouvel ambassadeur coréen, Yongho Son, a manifesté au ministre des mines et des ressources stratégiques, Herindrainy Olivier Rakotomalala, l'intérêt de la Corée du Sud de développer davantage les échanges et la coopération bilatérale dans le secteur minier. En tout cas, " le diplomate a affirmé son engagement de collaborer avec la Grande île dans ledit domaine " a affirmé le ministère.

L'ambassadeur coréen a également profité de cette rencontre pour inviter le ministre malgache des Mines malagasy à participer au Symposium international sur la réhabilitation des sites miniers qui se tiendra en Corée du Sud au mois de Novembre de cette année. Notons que cette puissance économique d'Asie du sud-est est actionnaire du projet Ambatovy via la société Korea Resources Corporation (KORES ).

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