Il y avait déjà des doutes sur un risque de vice de procédure et de perception de conflit d'intérêts dans cette affaire d'abus sexuels sur enfants. S'y ajoute le retrait de l'avocat du suspect, Neelkanth Dulloo, provisoirement accusé d'entrave à une enquête policière.
L'enquête sur les allégations d'abus à l'École des Sourds, est désormais entre les mains du Central Criminal Investigation Department (CCID). L'orthophoniste Ibrahim Sorefan qui a été interrogé, nie tout en bloc. Il avance être victime d'un complot et que certains membres du personnel ont fait subir un lavage de cerveau aux enfants. Le suspect a aussi fait des allégations contre l'ancienne équipe d'enquêteurs de la police de Barkly.
Mais, autre fait qui interpelle dans cette affaire est que Me Neelkanth Dulloo, dont les services avaient été retenus dans un premier temps par les proches du suspect, a été dessaisi du dossier. L'homme de loi qui est provisoirement accusé d'entrave à une enquête policière, a reçu un appel des enquêteurs du CCID, jeudi matin, l'informant qu'il devra donner sa version des faits pour ingérence.
En effet, de milieu proche de l'enquête, on confie qu'une proche d'une des présumées victimes, aurait fait une plainte contre Neelkanth Dulloo, la semaine dernière. Selon la plaignante, l'avocat aurait été en contact avec un parent d'une victime présomptive et que le but de la rencontre serait que la victime retire sa plainte contre Ibrahim Sorefan.
"Neelkanth Dulloo soutient que la police ne lui a pas expliqué le complot qu'il aurait commis."
Les enquêteurs ont donc demandé à l'avocat de se retirer car il fait l'objet d'une enquête pour complot et il devra être interrogé.
Les proches de l'orthophoniste ont alors retenu les services de Me Raouf Gulbul.
Ibrahim Sorefan, un habitant de Highlands, avait été arrêté le 22 juin, lorsqu'il s'est présenté à l'École des sourds, à Beau-Bassin. Deux jours, plus tôt, un élève l'avait dénoncé à une enseignante, expliquant qu'il a été victime d'attouchements.
Le même jour lorsque l'orthophoniste est venu récupérer un autre élève pour sa session de thérapie, un autre apprenant s'est caché sous la table.Interpellée par cette action, son enseignante l'a questionné et à son tour, il a aussi dénoncé Ibrahim Sorefan.
En langage des signes, il a expliqué que l'orthophoniste l'aurait forcé à visionner des vidéos pornographiques et lui aurait aussi fait des attouche-ments. D'autres élèves se sont ensuite mis à cracher le morceau. Les parents d'élèves mis devant les dénonciations par les membres du personnel de l'école, ont aussi posé des questions à leurs enfants. Des victimes présumées ont été examinées par le Dr Sudesh Kumar Gungadin et le cas référé à la police.
Quant à l'accusé, il demeure en détention policière pour des raisons de sécurité et surtout en raison de la gravité des allégations portées contre lui. Sollicité, Neelkanth Dulloo soutient que la police ne lui a pas expliqué le complot qu'il aurait commis.
