En Sierra Leone, dix jours après les émeutes meurtrières qui ont coûté la vie à au moins six personnes, le gouvernement entame un dialogue national. Le chef de l'Etat, Julius Maada Bio, a rencontré, jeudi 18 août, plusieurs chefs religieux et membres de la société civile. Objectif : tenter de comprendre les raisons qui ont motivé les manifestations contre la vie chère du 10 août dernier et leurs conséquences.
L'une des conséquences des manifestations a été l'arrestation massive de personnes ayant participé, selon des ONG. Une opération de police, dimanche dernier notamment, a mal tourné et le bloggeur et opposant Hassan Dumbuya dit Evangelist Samson a été tué.
Joint par RFI, Issa Bangura, porte-parole de l'ONG " Defence for Children International ", s'inquiète, quant à lui, de la détention de nombreux enfants. Il a participé aux pourparlers avec le président Julius Maada Bio.
" Malheureusement, nous croyons que certains enfants ont été incités à semer le chaos pendant les manifestations violentes. On leur a dit que c'était la bonne chose à faire. Ils ont participé. Certains ont été arrêtés et sont encore en détention aujourd'hui. Nous demandons donc au gouvernement de libérer et de réintégrer sans condition ces 38 enfants dont 28 garçons et 10 filles. Ils ont été poussés à participer à ces manifestations violentes, principalement par des personnes qui cherchaient leurs propres intérêts. C'est pour ça que nous insistons sur la nécessité de les libérer. Nous continuons donc à appeler tous les parents dont les enfants ont été arrêtés à se manifester afin qu'ils puissent venir chercher leurs fils et leurs filles. Ils doivent être réunis avec leurs familles pour qu'ils puissent mener une vie normale comme n'importe quel autre enfant dans le monde ", a appelé Issa Bangura, porte-parole de l'ONG Defence for Children International.
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