Pour mener à bien leur activité quotidienne, les pêcheurs artisanaux sénégalais investissent le plus souvent les eaux bissau-guinéennes à la recherche du poisson. Sur place, leurs pirogues sont parfois arraisonnées.
Des accostages forcés qui ouvrent des hostilités entre les deux parties. Jeudi, des incidents ont éclaté au large des côtes de Cap-Skirring entre pêcheurs sénégalais et garde-côtes bissau-guinéens. Ces derniers qui s'occupent de la protection de leurs eaux ont procédé à l'arraisonnement de pirogues sénégalaises.
Les garde-côtes bissau-guinéens reprochent aux pêcheurs sénégalais d'avoir franchi les frontières et de pêcher dans leurs eaux territoriales sans licences de pêche. Une attitude que dénoncent les pêcheurs sénégalais. Selon Ismaïla Lô qui porte leur parole, au contraire, ce sont les garde-côtes bissau-guinéens qui sont dans l'illégalité.
Poursuivant ses récriminations, M. Lô qui s'est confié à des journalistes a soutenu que ces gardes traversent "toute la frontière et viennent dans les eaux sénégalaises pour kidnapper nos pirogues et les amener en Guinée-Bissau pour après, nous faire payer ". Il a précisé que ces derniers ont emporté deux pirogues et les autres ont pu s'échapper et se trouvent actuellement à Diembéring.
Des relations heurtées qui perdurent
Confrontés à la rareté du poisson, les pêcheurs sénégalais exercent leur activité loin des côtes du pays de la " Téranga ". Un voyage en haute mer qui n'est pas sans conséquences.
Cette situation que fustigent les pêcheurs sénégalais ne date pas d'aujourd'hui dans les eaux bissau-guinéennes. L'année dernière, un pêcheur sénégalais a été blessé par balle dans ces eaux par les garde-côtes. Au mois de juillet 2017, sept (07) pirogues sénégalaises avaient été arraisonnées pour pêche illégale.
Deux ans plus tard, six autres navires ont encore été arraisonnés dans ces mêmes eaux pour cette fois-ci, utilisation de filets monofilaments et les propriétaires originaires de Joal ont été condamnés à payer une amende d'un million 500 mille francs Cfa par pirogue. Cette même année-là, 109 pêcheurs sénégalais avaient été retenus dans ce pays. Il a donc fallu l'implication de l'État pour les faire libérer.
(Correspondant)