Plus de 40% de personnes sont touchées par la faim dans cette région pauvre. Environ 90 000 enfants et plus de 9 000 femmes enceintes ou allaitantes souffrent de la malnutrition, selon la dernière évaluation d'agences humanitaires. Save The Children pointe la situation d'urgence qui règne à Karamoja.
Covid, sécheresse, invasions de criquets et attaques de bandes armées sont les principales causes de cette crise alimentaire. Celle-ci revêt une conséquence particulière : des familles sont obligées d'envoyer leurs enfants en bas âge à l'école avec leurs frères et soeurs pour qu'ils puissent manger au moins un repas par jour.
Mais l'affluence de ces nouveaux élèves épuise les ressources, explique Victoria Kumukyaya, chargée de la protection sociale au sein de l'ONG Save The Children.
" L'affluence est bien supérieure à ce que nous avons l'habitude de voir dans le cadre scolaire. Nous avons vu plus de 200 élèves venir à l'école avec leurs petits frères et sœurs dans près de 40 établissements que nous soutenons. L'une des choses que nous avons constatées, c'est la perturbation des classes. Vu que les écoliers viennent avec leurs frères et sœurs, ils passent plus de temps à s'occuper d'eux qu'à suivre le cours.
Les écoles sont submergées par ces élèves supplémentaires, et les ressources sont limitées. Déjà il n'y a pas assez d'enseignants, et ceux qui sont là doivent s'occuper de ces enfants en bas âge afin de permettre à leurs frères et sœurs de concentrer.
Donc cela devient un très grand défi pour les écoles. La crise alimentaire qui sévit à Karamoja est une urgence liée au climat. Nous devons y faire face dès maintenant. Si nous ne faisons rien, il est certain que nous allons assister à une escalade, voire à une dégradation de la situation actuelle. "