Madagascar: Sécurité et justice - Un nouveau commissariat et un tribunal à Sainte-Marie

État de droit et sécurité. Ce sont sous ces thématiques que Andry Rajoelina, président de la République, a démarré son escapade à Sainte Marie durant le week-end.

A peine arrivé sur place, samedi matin, le chef de l'État a démarré son roadshow par l'inauguration du nouveau commissariat de l'île et a enchaîné avec celle du palais de justice abritant le Tribunal de première instance (TPI).

"Ces bâtiments confortent les efforts que nous avons déployés ces trois dernières années. Ils consistent à affirmer la présence de l'Etat avec des infrastructures qui répondent aux besoins de la population et qui proposent des services publics de proximité suivant le Velirano numéro 3", déclare le locataire d'Iavoloha. S'agissant du TPI de SainteMarie, c'est la première fois que l'île figure sur la carte des circonscriptions disposant d'un tribunal. Avant, elle était sous la compétence du TPI de Toamasina, et depuis 2019, de celui de Fenoarivo Atsinanana.

Comme en témoignent certains habitants, le nouveau TPI devra alléger plusieurs procédures administratives. "Avant, nous devions nous adresser au tribunal de Toamasina, ou de Fenoarivo Atsinanana pour nous procurer un bulletin de casier judiciaire, ou pour avoir des copies d'acte de naissance certifiées par un tribunal", affirme Rando, un conducteur de Tuc Tuc. Une situation onéreuse et contraignante lorsque les procédures nécessitent la présence physique du destinataire.

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Outre ceux qui peuvent se payer un billet d'avion, il faut prendre un bateau pourtant pour faire le voyage. Là encore, le prix du ticket n'est pas donné. Il faut débourser 60.000 ariary l'aller. A entendre Johnny Patrick Rasolofomanana, préfet de police de Sainte-Marie, la mise en place du TPI résout une situation de droit et de sécurité compliquée. "Avant, en l'absence de tribunal, c'est la préfecture qui assurait la mission d'officier du ministère public", explique le représentant de l'État.

Renouveau

Pour traduire un prévenu devant la Justice, à Toamasina ou à Fenoarivo Atsinanana, c'était une autre paire de manches. Les frais de transfert en bateau sont à la charge du plaignant. Lorsque ce dernier n'en a pas les moyens, il revient au préfet de police de procéder à une réquisition de bateau. "Les propriétaires des navires sont, toutefois, réticents à embarquer des prévenus, craignant pour la sécurité du voyage", indique-t-il.

"Il est du devoir de l'État de s'assurer que tout un chacun puisse jouir de son droit de s'enquérir à la Justice et porter une affaire devant le tribunal", soutient Andry Rajoelina. François Rakotozafy, ministre de la Justice, ajoute que le tribunal et la prison forment un tout en matière de gouvernance judiciaire. Aussi, un nouvel établissement pénitentiaire sera édifié d'ici peu à Sainte-Marie.

Concernant le nouveau commissariat, il remplace un précédent édifice qui date de 1976. À entendre les discours de samedi, l'infrastructure marque aussi un renouveau dans la gouvernance sécuritaire à Sainte Marie. Comme le rappelle le président, un épisode incendiaire a marqué la relation entre la police et les habitants de l'île. En novembre 2019, ces derniers ont réclamé "la tête", d'un présumé assassin qu'ils pensaient avoir été arrêté par la police et gardé à vue au commissariat.

Cette revendication s'est soldée par l'incendie de l'ancien commissariat. "Nous avons construit ce nouveau commissariat pour casser avec ce passé douloureux. Elle est la traduction du premier Velirano qui est la sécurité durable et des forces de l'ordre proches de la population.

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