Madagascar: Santé - La greffe d'organe à insérer dans le Code de la santé

Le Code de la santé sera révisé. L'Ordre des médecins a proposé l'insertion de l'interruption thérapeutique de grossesse et les greffes d'organe, dans le texte.

Étape essentielle. L'Ordre des médecins propose l'insertion de l'interruption thérapeutique de grossesse (ITG), les greffes d'organe, la télémédecine et la lutte contre le charlatanisme, dans le Code de la santé qui sera bientôt révisé. " Il est nécessaire de travailler avec un cadre juridique. ", indique le Pr John Bam Razafindrabe, lors des sixièmes Assises nationales de l'Ordre national des médecins, qui se sont tenues à l'Akademia Malagasy à Tsimbazaza, samedi.

Durant les travaux de commission, les médecins ont insisté sur la gratuité du don d'organe, sur le transfert d'organe entre deux Malgaches qui ont un lien de parenté. "

Cette gratuité est importante pour éviter tout risque de trafic d'organe ", soulignent-ils. Cette proposition de loi va-t-elle enfin passer ? Le projet de loi sur la greffe d'organe élaborée par des scientifiques malgaches, depuis 2010, n'a jamais passé, jusqu'ici. Alors que les demandes de transplantation d'organe augmentent, surtout, la transplantation rénale. Les personnes qui souffrent d'insuffisance rénale détectées sont de plus en plus nombreuses, à cause notamment de la consommation non contrôlée de tisanes.

Tisanes

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Comme la greffe d'organe n'est pas encore autorisée à Madagascar, les malades doivent aller en Inde ou en Europe, pour remplacer leur rein. Il y a la dialyse, comme principale option, mais elle coûte trop cher. Les trois séances de dialyse hebdomadaire s'élèvent jusqu'à six cent mille ariary, au moins. Le traitement est pourtant à vie.

Par rapport à cette forte consommation de tisanes et d'autres produits qui ne sont pas proposés par des professionnels de santé, le Dr Eric Andrianasolo, président de l'Ordre des médecins, tape du poing sur la table. " Le charlatanisme prolifère. Certains proposent un traitement miraculeux du cancer. Des spots publicitaires proposent un anticancéreux qui guérit en trente secondes. D'autres offrent des tisanes dont on ignore la composition. La consommation de ces traitements n'est pas sans conséquence. Ils affectent principalement les reins. Il ne faut pas s'étonner si l'insuffisance rénale touche actuellement de nombreuses personnes ", avertit-il. Les médecins déplorent le fait que personne ne réagit face à la propagation de ces charlatans. "

Les médecins seront les premiers critiqués, si le malade meurt aux urgences, et pourtant, beaucoup ne vont à l'hôpital qu'en dernier recours ", lancent-ils. Ils exhortent l'application de l'article 89 du Code de la santé, sur l'interdiction de publicité qui vise à encourager l'assiduité de la clientèle.

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