Madagascar: Eternel débat sur le nouveau code - Le secteur minier malgache à l'agonie selon les opérateurs

En voie de disparition. Faute de permis minier pour cause d'une suspension de délivrance qui tend à trainer dans le temps, les acteurs du l'industrie diminue en nombre.

Depuis 2006 où l'administration d'alors avait organisé le fameux Stratégic Decision Meeting, le projet de refonte du code minier de Madagascar est encore et toujours en phase de discussion. La dernière rencontre en date se tient depuis la semaine dernière au Mining Business Centre Ivato et se poursuit aujourd'hui.

Enormes dégâts

Nième atelier où les acteurs miniers ont droit à la parole pour s'exprimer sur leur position quant à la mise en place d'une bonne politique de gestion de l'industrie minière sans qu'ils obtiennent l'essentiel : L'autorisation d'exercer en toute sérénité leur métier. L'actuel vide juridique qui persiste provoque d'énormes dégâts qui mettent le secteur minier à l'agonie. " Il est plus qua jamais urgent de nous laisser travailler avec l'actuel minier car à ce rythme le nombre d'opérateurs miniers diminueront encore " se désole Rija Raherimandimby, un opérateur minier. Une manière de dire que la (re)délivrance des permis miniers est encore et toujours d'actualité. Le dilemme en effet pour ces opérateurs miniers c'est qu'ils ne peuvent pas exercer, alors qu'on projette derrière le projet de nouveau code minier d'exiger de leur part encore plus d'argent puisque l'un des objectifs est de faire en sorte que l'Etat gagne d'avantage en termes de taxes et de redevances. surenchère qui est en train de faire perdre énormément d'opportunités.

%

C'est le cas notamment du charbon de la Sakoa et du fer de Soalala dont l'exploitation tarde à venir en raison de ce flou juridique et de cette tendance des autorités à marchander sur les avantages. Même situation pour le nickel et le cobalt qui, et même l'ilménite si les autorités continuent à surenchérir et bloquer ainsi les investisseurs, risque à moye terme de perdre de la valeur. Pour le cas particulier du nickel par exemple il y a encore une forte demande actuellement pour la fabrication de batterie pour les véhicules électrique. Mais le risque n'est pas à écarter puisque des chercheurs travaillent actuellement sur le recours à d'autres minerais pour la fabrication de batterie.

Avantages comparatifs

En effet, comme ils ne peuvent pas opérer à Madagascar où la sécurité des investissements miniers n'est pas garantie, les investisseurs miniers cherchent tout simplement ailleurs où il existe beaucoup d'avantages comparatifs. Cela n'empêche pour autant pas aux opérateurs miniers de reconnaitre la nécessité des réformes. " On n'est pas contre les réformes mais il faut en même temps laisser les entreprises travailler avec les législations existantes et pouvoir ainsi se développer car on ne peut pas exiger quelque chose de la part des acteurs qui sont immobilisés faute de permis de travailler". Malheureusement pour les opérateurs miniers, ce n'est pas encore visiblement pas la veille en ce qui concerne un code minier qui puisse faire l'unanimité.

Lors de la séance de vendredi dernier sur les grandes mines par exemple l'éventualité d'un système d'octroi de permis minier d'exploitation des substances stratégiques basé sur une négociation fait encore débat. Pour la Chambre des mines par exemple, un tel système prévu dans le projet de refonte du code minier constitue une porte ouverte à la corruption.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.