Afrique Centrale: Amnesty International appelle la Guinée équatoriale à mettre fin aux arrestations arbitraires

Amnesty International.

Début mai, le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a lancé un plan national de lutte contre les gangs de jeunes pour lutter contre la montée de la criminalité dans le pays. Le vice-président a annoncé dans un message vidéo l'opération de " nettoyage " des rues de Guinée équatoriale des criminels et des bandits, qui consiste à imposer un couvre-feu aux jeunes et à envoyer des criminels présumés dans des prisons de haute sécurité.

En une semaine seulement, plus de 400 jeunes ont été arrêtés en mai et trois mois plus tard, des milliers de jeunes auraient été arrêtés dans toute la Guinée équatoriale. Parfois, les juges ont ordonné la libération conditionnelle des personnes arrêtées faute de preuves, mais au moins deux des personnes arrêtées sont mortes en prison.

Amnesty International, après avoir documenté de nombreux témoignages associés à ces arrestations, a appelé à la cessation immédiate de cette campagne, qui n'est rien d'autre qu'une attaque ciblée contre les droits de l'homme, notant qu'il était tout à fait possible de poursuivre des affaires pénales tout en respectant les droits de l'Homme.

Selon Amnesty International, qui s'est entretenu avec des proches des personnes arrêtées et détenues, de nombreuses victimes de l'arbitraire des autorités équatoriennes ont été maltraitées par les forces de sécurité pendant leur arrestation et leur détention. Ainsi, Ruben, 21 ans, a été arrêté le 20 mai dans la capitale Malabo, après quoi il est décédé en prison le 6 juin. La famille a reçu son corps et un rapport médical indiquant que Ruben souffrait de difficultés respiratoires, d'anorexie et d'autres problèmes de santé, mais d'après le témoignage de la famille, Ruben n'avait aucun problème de santé au moment de son arrestation.

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Amnesty International a également noté que le sort de nombreux autres jeunes arrêtés arbitrairement par les forces de sécurité restait inconnu, alors que leurs familles restaient souvent pratiquement sans nouvelles. Toutefois, conformément à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, à laquelle la Guinée équatoriale est partie, les personnes arrêtées et détenues ont le droit de contacter et d'avoir accès à un membre de leur famille ou à une autre personne de leur choix.

Bien que, quelques jours avant le début de l'opération de nettoyage, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ait déclaré au peuple équato-guinéen que le plan ne portait pas atteinte aux droits de l'homme, il est maintenant évident que cette assurance est loin d'être réalité. Amnesty International a demandé à la Guinée équatoriale de fournir d'urgence des informations transparentes sur les décès en détention, les actes de torture et autres mauvais traitements, et de veiller à ce que les personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes soient traduites en justice.

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