Congo-Kinshasa: Elections 2023/URKIM - Le Prof. Omeonga et Me Mbaki décortiquent les contentieux sur la loi électorale

"Les élections de 2023 aux regards de la loi électorale en vigueur : analyse et perspectives". Tel est le thème qui a réuni plus d'un autour du professeur Barthelemy Omeonga et Me Papy Mbaki, chercheur en droit électoral, vendredi 19 août 2022, à l'Université Révérend Kim, à Lingwala. Cette conférence organisée par la faculté de droit de cette université avait pour objectif d'analyser la nouvelle loi électorale et d'en apporter des perspectives sur ses contentieux en vue des élections transparentes, crédibles et apaisées en 2023.

Dans son intervention, le professeur Omeonga a analysé la loi sur la CENI et a présenté les innovations à apporter dans différents articles. Le complétant, Me Papy Mbaki a peint les différentes imperfections que présente cette loi.

Se confiant à la presse, le professeur Barthelemy Omeonga est revenu sur l'essentiel de cette conférence. "Il était question d'évaluer la loi électorale par rapport aux évolutions constatées au sein de la société, mais on a préféré parler des innovations. Nous sommes une jeune démocratie, nous avons besoin aussi de nous affirmer et de servir d'exemple à d'autres démocraties. Voilà pourquoi, il est important de réajuster chaque fois tout ce qui a trait au processus électoral dans notre pays ", a-t-il signifié.

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Et d'ajouter, " je ne suis pas le législateur, mais à des différentes interventions que j'ai eu à produire, nous avons examiné cette loi progressivement. Au départ, c'était une proposition de loi trop ambitieuse ou on est allé jusqu'à proposer la modification du scrutin... même la dernière version qui venait d'être promulguée par le chef de l'Etat a intégré un certain nombre de préoccupations.

On a supprimé l'ancien seuil qui était un seuil qui ne se justifiait pas ". Selon lui, l'instauration du nouveau seuil de 60% comporte aussi des risques de présenter des listes fantaisistes et fallacieuses. "C'est-à-dire, les listes, les partis politiques et regroupements politiques qui doivent participer à l'élection, doivent présenter chacun au moins 60% du total de candidats.

Mais, là aussi, nous risquons d'assister à des candidatures fantaisistes et fallacieuses. Nous risquons d'avoir des listes gonflées inutilement parce qu'il faut répondre à l'exigence de la loi, même chose pour les candidatures féminines", a-t-il poursuivi. Il estime que la CENI a intérêt de mettre des garde-fous pour ne pas tomber dans les ruses des personnes mal intentionnées. " Bref, il appartient aussi au niveau de la CENI de mettre des garde-fous pour organiser de manière rationnelle, équitable et dans les normes les élections que nous espérons ", a-t-il insisté.

De son côté, Me Patrick Mbaki est revenu sur quelques imperfections de cette nouvelle loi de la CENI. " Dans cette loi, il y a des innovations, mais vous savez dans chaque innovation, il ne manque jamais d'imperfections. Et nous avons soulevé un certain nombre d'imperfections. Quant à cette loi, il y avait par exemple un certain nombre d'obligations que la loi a faites à la CENI et aux cours et tribunaux mais qui, malheureusement, ne découlent pas des sanctions ", a-t-il expliqué.

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