Le ministre des Affaires étrangères réaffirme la posture de Madagascar face au conflit en Ukraine et d'autres foyers de tension internationale. Il a aussi fait une mise au point pour dissiper des doutes.
Madagascar est un pays neutre. Voilà ce qu'a souligné Richard Randriamandrato, ministre des Affaires étrangères, durant une conférence de presse, hier, à Anosy. Une mise au point qu'il a fait dès l'entame du rendez-vous et réaffirmé en réponse à une question des journalistes.
"Sachez que les amis de nos amis ne sont pas forcément nos amis et que les ennemis de nos amis ne sont ni nos amis, ni nos ennemis. Madagascar est un pays ouvert à toutes les bonnes volontés qui souhaitent nous aider, nous accompagner dans le développement du pays afin d'atteindre l'objectif fixé par le président de la République qui est de faire de Madagascar un pays émergent", déclare d'entrée le chef de la diplomatie malgache.
Il s'agit de la première conférence de presse tenue par le ministre des Affaires étrangères. Il a dressé un tableau de la situation diplomatique de la Grande île. Au regard de la conjoncture mondiale, le choix de Madagascar de rester neutre vis-à-vis de la guerre entre l'Ukraine et la Russie reste un incontournable sur le champ diplomatique. Richard Randriamandrato a ainsi fait quelques mises au point face aux journalistes, hier. Il a, notamment, indiqué que pour la Grande île, ce sont ses intérêts qui priment.
Nous ne cherchons pas à nous allier avec tel ou tel pays, ou telle ou telle puissance économique ou militaire", soutient le chef de la diplomatie malgache, faisant le rapport avec les foyers de tension internationale.
Réponse
Il ajoute que la Grande île est "amie", avec ceux qui veulent l'accompagner dans sa quête d'émergence. "La Russie est présente avec ses moyens, ses capacités à nous accompagner dans cette voie. De même que les Etats-Unis, la France, les Chinois et bien entendu des pays en Afrique qui souhaitent nous accompagner sur ce chemin", ajoute-t-il.
À demi-mot, le membre du gouvernement a laissé entendre que ses précisions sont en réponse aux appréhensions et opinions émises par des diplomates occident aux sur la posture de Madagascar face à la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Récemment, dans une interview, Claire A. Pierangelo, ambassadrice des Etats-Unis, a fait part de son regret que la Grande île n'affirme pas son soutien à l'Ukraine.
Avant elle, c'est Christophe Bouchard, ambassadeur de France, qui a souligné l'importance du dossier Ukraine dans les relations politiques entre l'Hexagone et Madagascar. Giovanni Di Girolamo, ambassadeur sortant de la délégation de l'Union européenne (UE), lui aussi, a affirmé sa "déception", suite à la décision des autorités malgaches de rester neutres. Hier, Richard Randriamandrato a, toutefois, noté que Madagascar n'a pas de problème avec quiconque. Qu'au contraire, la Grande île a consolidé ses relations avec les principales puissances occidentales. "Nous ne sommes pas dans cette configuration d'alliance stratégique. Nous sommes loin du terrain de désaccord entre l'Ukraine et la Russie. (... ) Mais nous ne sommes pas indifférents. La neutralité ne veut pas dire indifférence.
Nous ne cherchons pas à être alliés de telle ou telle puissance à l'heure actuelle. Loin de là", martèle alors le ministre des Affaires étrangères. Sur sa lancée, il a réaffirmé l'attachement de Madagascar à ses relations avec les Etats africains et à la coopération au sein des organisations régionales ou sous régionales du continent.
