Cote d'Ivoire: La réconciliation, un fonds de commerce pour les anciens tenants du pouvoir

La réconciliation nationale. Ce processus d'acception et de déculpabilisation dans l'opinion publique d'une nation, après un épisode honteux de l'histoire récente du pays, selon le dictionnaire Larousse, est devenu un fonds de commerce pour les anciens tenants du pouvoir en Côte d'Ivoire.

Ainsi, Laurent Gbagbo et ses anciens camarades de lutte, dont son épouse, Simone Ehivet, n'hésitent pas à ruer dans les brancards quand il s'agit d'évaluer le processus engagé par le Président de la République, Alassane Ouattara, au sortir de la crise postélectorale. C'est avec ce regard boiteux que l'ex-première dame a estimé, le samedi dernier à l'issue de l'assemblée générale du mouvement des générations capables (MGC) transformé en parti politique, que "le processus de réconciliation nationale n'a jamais démarré de façon sérieuse en Côte d'Ivoire ". Bénéficiaire pourtant d'une loi d'amnistie initiée par le chef de l'Etat, Simone Gbagbo a de façon consciente rangé aux oubliettes les énormes efforts des autorités étatiques qui ont abouti au retour au bercail de la quasi-totalité des exilés et la libération des prisonniers de la crise postélectorale.

Pouvait-elle dire autre chose ? En tout cas, les observateurs avertis de la scène politique ivoirienne n'ont pas été surpris de cette sortie de la toute première présidente du MGC. Qui entend se positionner comme le trait d'union entre les Ivoiriens de tous bords politiques, religieux et de tous horizons. En un mot, c'est elle qui peut véritablement recoller les morceaux du tissu social après les crises vécues par la Côte d'Ivoire. Cependant, les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils savent surtout que l'ex-président Laurent Gbagbo, ancien leader du Front populaire ivoirien (FPI), son épouse Simone Ehivet Gbagbo, ex-vice-présidente du FPI, Pascal Affi N'guessan, actuel président du FPI, se regardent aujourd'hui en chien de faïence.

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Au sortir de la crise qui a secoué l'ex-parti au pouvoir, ils n'ont pas été capables de se pardonner et de se réconcilier dans l'intérêt de la formation politique qu'ils ont porté sur les fonts baptismaux dans la clandestinité et conduit au pouvoir d'Etat. A l'échelle du FPI, ils ont échoué à se remettre ensemble et chacun est parti avec son morceau de frontistes. Incapables de se réconcilier entre eux, c'est à l'échelle nationale qu'ils prétendent réussir l'exploit.

C'est évident, les anciens tenants du pouvoir n'ont rien à proposer en termes de réconciliation. Auquel cas, ils auraient donné l'exemple en réconciliant d'abord leur famille politique aujourd'hui en lambeaux. Avant de rééditer l'exploit au niveau national.

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