Afrique: Jour J pour les élections législatives en Angola

Ce mercredi, 14,3 millions d'électeurs angolais sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leurs députés. Ils ont le choix entre huit partis différents.

Le président du plus grand groupe parlementaire sera ensuite automatiquement élu président de la République.

"Nous voulons un changement politique. Un nouveau gouvernement. Ce nouveau gouvernement devrait surtout se concentrer sur l'emploi et l'éducation des jeunes. "

Il n'est pas étonnant que les sujets prédominants pendant la campagne électorale aient été le travail, la pauvreté et la corruption. Ces thématiques avaient en effet pour but d'attirer les voix des jeunes électeurs comme Joaquim.

En effet, les conditions économiques difficiles font que les jeunes sont sensibles aux thèmes comme le chômage, l'éducation et la formation professionnelle.

Un autre sujet important est la corruption avec des accusations lancées entre les principaux partis concurrents de ces élections.

Duel

Le parti de l'Union nationale pour la libération totale de l'Angola (Unita) qualifie les mesures anti-corruption du président João Lourenço de "cosmétiques".

Le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) au pouvoir a pour sa part accusé l'Unita d'avoir fait financer sa campagne électorale par les enfants de l'ancien président José Eduardo dos Santos.

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Deux des huit candidats peuvent légitimement espérer entrer au palais présidentiel de Luanda. À commencer par le président sortant João Lourenço, de l'ancien parti marxiste MPLA.

Celui-ci s'est engagé dès sa jeunesse auprès de son parti, devient gouverneur puis ministre de la Défense. En 2017, José Eduardo dos Santos l'a désigné comme son successeur.

Son opposant, Adalberto Costa Júnior, est issu d'une grande famille de l'intérieur de l'Angola et fils d'un ancien combattant de l'Unita. Il a aussi rejoint l'Unita dès son plus jeune âge.

Adalberto Costa Júnior a étudié l'ingénierie électrique au Portugal. À son retour en Angola, il s'est engagé dans le parti, est devenu porte-parole et en a finalement pris la tête.

Borges Nhamirre est juriste et auteur d'une étude sur l'Angola. Il souligne pour sa part le contrôle des ressources de l'Etat par le parti au pouvoir, le MPLA.

Selon lui, "ces ressources de l'Etat - qu'il s'agisse d'argent ou de main-d'œuvre, sous forme de fonctionnaires - sont utilisées depuis des décennies par le MPLA à ses propres fins, y compris lors des campagnes électorales. Le MPLA s'est emparé de tout l'Etat. On ne peut guère faire la différence entre l'Etat et le parti d'Etat. Même les drapeaux se ressemblent".

La mort, le 8 juillet en Espagne, de José Eduardo dos Santos a également joué un rôle dans la campagne électorale. Le président angolais, qui est resté au pouvoir de 1979 à 2017, est mort en juillet 2022 dans une clinique privée en Espagne.

Ses enfants ont refusé des funérailles nationales à Luanda, craignant une instrumentalisation de son décès par le MPLA et le président João Lourenço. La dépouille de l'ancien président angolais José Eduardo dos Santos a finalement été rapatriée samedi à Luanda le samedi 20 août dernier. Elle a fait l'objet d'un conflit familial pendant plusieurs semaines.

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