Madagascar: Meurtre d'un évangéliste à Belo-Sur-Tsiribihina - Un affrontement ethnique risque d'exploser

Belo-sur-Tsiribihina

Une situation tendue se fait sentir à Belo amoron'i Tsiribihina. La tête d'un catéchiste de l'Église luthérienne décapitée samedi, reste introuvable.

Grave. L'insécurité pourrait encore dégénérer à Belo amoron'i tsiribihina à la suite du meurtre barbare de François Soja, catéchiste de l'Église luthérienne à Andranofoty.

Aucune arrestation ne peut encore être opérée car la tension est montée d'un cran. La victime appartenait à un groupe ethnique très sensible. Des suspects auraient été déjà ciblés, mais on doit d'abord se concentrer sur les pratiques coutumières funèbres pour gérer la situation, comme le rapporte un confrère local.

Le Dr Denis Rakotozafy, président de l'Église luthérienne de Madagascar, a d'ailleurs souligné qu'un affrontement ethnique est à craindre. Les gendarmes sont rentrés de la poursuite, hier. Aux dernières nouvelles, les traces des meurtriers se sont effacées. Le bilan de l'enquête recueilli à ce stade ne vaut pas grand chose.

Le mystère s'épaissit quant au mobile du crime. L'évangéliste et ses camarades ont rencontré le député au chef-lieu du district, samedi. Ils lui ont demandé des tôles pour couvrir la maison du Seigneur. Leur sollicitation a été acceptée et le toit sera livré vers octobre, indique-t-on. François Soja et sa délégation se sont séparés à leur retour.

Compliqué

Leur village se trouve à 12 km à l'ouest de la ville. Le catéchiste a emprunté un chemin plus rapide de 8 km, tandis que les autres ont suivi le trajet normal. Mais le raccourci serait un passage de dahalo.

%

" Tout le monde était bien arrivé, sauf le prêcheur. On a essayé de lui téléphoner, mais il était injoignable. Sa famille a patienté jusqu'au soir, sans réponse ", explique une autre source civile.

Ce soir-là, un jeune homme a remarqué une personne gisant au bord de la route. Il n'a pas osé s'approcher de lui. Il s'est précipité jusqu'au village pour en informer les autres. Malheureusement, personne ne s'est préoccupé de son histoire. Ils lui ont dit d'attendre le lendemain pour vérifier. Or, il s'agissait très bien du corps sans vie du catéchiste.

D'après le constat, la victime a perdu sa tête, certainement emportée par ses meurtriers. Il était encore bien habillé. Son sac et son portable ont disparu. Des éléments de la gendarmerie ont mené un ratissage.

" Pour le moment, il est compliqué de capturer qui que ce soit. Il se peut également que le défunt avait croisé des dahalo dans cet endroit dangereux. Et il s'est fait tuer pour son sac et son téléphone. L'investigation va bon train, de toute façon ", relate un gendarme.

" Ce qui s'est passé et ce qu'on vit aujourd'hui ne font que nous orienter encore plus vers Dieu. Les saintes Écritures ont déjà raconté l'existence des martyrs exécutés pour leur croyance en Jésus-Christ ", rappelle le pasteur Rakotozafy pour encourager ses fidèles.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.