Madagascar: Syndicat - Une rentrée "de la précarité"

L'Unef Réunion a dévoilé les derniers chiffres de son enquête locale sur le coût de la vie étudiante, hier. Rudrigue Sautron, son président, fait état d'une rentrée de la précarité, où un étudiant boursier devra dépenser 460€ en plus pour s'alimenter cette année.

Les années s'enchaînent et le coût de la vie s'abat à nouveau violemment sur les étudiants de l'île. C'est en tout cas ce qui ressort de l'enquête de l'antenne locale de l'Union nationale des étudiants de France (Unef), présentée hier. Comme l'écrivait le Journal de l'Île la semaine dernière : la vie est de plus en plus chère pour les étudiants français. Et les Réunionnais n'y font pas exception.

"Dans le contexte où la jeunesse porte toujours les stigmates du quinquennat précédent, on peut affirmer sans difficulté que c'est une rentrée violente, a déploré hier Rudrigue Sautron, président de l'Unef Réunion. C'est la rentrée de la précarité, persistante et pour laquelle le gouvernement ne daigne pas mettre en place de solutions."

Entre autres, le président de l'Unef Réunion pointe du doigt "la fin des deux repas par jour à un euro pour les étudiants boursiers", réduit de moitié, mais aussi l'augmentation de 3€ des frais d'inscription pour les étudiants non-boursiers.

%

Dans un contexte d'inflation, où les prix à la consommation augmentent de 3,8% à La Réunion par rapport à l'an passé, "c'est affligeant, on s'attaque à l'alimentation des étudiants, assure-t-il. La prime de rentrée de 100 euros (versée à partir du 15 septembre prochain, ndlr) ou la revalorisation de 4% de la bourse ne sont clairement pas suffisants. C'est du saupoudrage."

Plan Marshall demandé

Selon l'enquête, un étudiant boursier devra ainsi dépenser 460€ en plus pour s'alimenter par rapport à l'an passé.

Cette année, l'Unef Réunion s'est penché sur le coût de la rentrée en fonction du profil de l'étudiant, qu'il soit boursier ou non, de son type de logement, qu'il vive chez ses parents, au Crous ou dans le privé, et enfin de ses dépenses identifiées comme "indispensables et prioritaires". Résultat ? Un étudiant boursier déboursera entre 6 et 76 euros de plus cette année, tandis qu'un étudiant non boursier verra ses dépenses augmenter d'au moins 15€ s'il vit chez ses parents et de presque 100€ s'il loue dans le privé. Autre constat : "59,5% des étudiants interrogés indiquent qu'ils ne pourraient pas faire face aux dépenses de la rentrée sans l'accompagnement financier de leur famille", ajoute le président de l'Unef Réunion.

Au-delà de cela, Rudrigue Sautron estime que "l'État accumule des dettes de promesses non tenues." Celle, entre autres, de construire des logements étudiants sur l'île, qui stagne toujours à 1 330 chambres au Crous pour cinq mille demandes chaque année.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.