Congo-Kinshasa: L'hôpital de Lolwa en Ituri ferme ses portes

Des familles s'abritent dans une église qui sert de site temporaire pour les personnes déplacées à l'intérieur de l'Ituri, en République démocratique du Congo.

Le personnel soignant, les malades et de nombreux habitants de la région ont fui les attaques des ADF. Les écoles et les axes routiers sont aussi fermés.

L'hôpital général de référence de Lolwa, dans le territoire de Mambasa, est le principal établissement d'une zone de santé d'environ 120.000 habitants. La majorité d'entre eux dépendent de cet établissement pour se soigner. Mais celui-ci est désormais fermé à la suite de plusieurs attaques des rebelles ADF. Une situation dramatique, explique Dieudonné Wamuyothambwe, chercheur au Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (Grip) :

"C'est un véritable drame qui s'opère dans cette partie de la RDC. Les populations n'ont plus accès à des soins de santé qui sont déjà dérisoires. Les populations ne peuvent plus vaquer à leurs occupations habituelles, il y a des populations qui vivent de l'agriculture, leur unique source de survie. Il y a des écoles qui ferment, des accès routiers fermés."

L'hôpital de Lolwa régulièrement ciblé

Cette infrastructure sanitaire venait de subir une sixième attaque des rebelles ougandais ADF, selon une source sur place.

Gilbert Kambalé, de la société civile à Beni, rappelle que ces groupes armés ne font pas que voler des médicaments. "Les rebelles cherchent à se ravitailler en médicaments. C'est pour cette raison que l'hôpital est pris pour leur cible. Mais quand ils arrivent dans un hôpital, ils tuent tout le monde, le personnel soignant, les malades", indique l'activiste de la société civile à Beni.

L'armée congolaise en difficulté

Les forces armées congolaises, les FARDC , traquent les ADF dans cette partie du pays. Mais leurs moyens sont insuffisants pour maitriser toute la région, rappelle le chercheur Dieudonné Wamuyothambwe :

"Les FARDC sont loin de maitriser la situation", dit-il pour commencer. "Si elles n'étaient pas dépassées, elles auraient pu venir à bout des mouvements rebelles dans cette partie du pays. Mais la deuxième raison est relative au facteur exogène, l'influence extérieure, les puissances étrangères qui soutiennent les groupes rebelles", ajoute-t-il.

Il faut rappeler que dans l'Est de la RDC, les attaques des groupes rebelles ont causé la mort de plus de 50.000 personnes et fait plus de 500.000 déplacés depuis plus de deux décennies.

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