Madagascar: Trafic de drogue dure - Trois nigériens dont un présumé récidiviste interpellés

La gendarmerie nationale a procédé à l'arrestation de trois présumés trafiquants de drogue dure, mercredi. Des ressortissants étrangers dont l'un est sous la coupe d'une condamnation à une peine de travaux forcés.

De la méthamphétamine. Voilà le produit prohibé retrouvé en possession de trois présumés trafiquants de drogues dures arrêtés par la gendarmerie nationale, mercredi. Il s'agit de trois ressortissants nigériens interpellés du côté d'Andohatapenaka et Ambodimita.

Ce coup de filet entre dans le cadre de lutte contre la prolifération des drogues dures à Antananarivo, menée par les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Les trois larrons ont été identifiés, pistés et ensuite arrêtés à la suite d'opérations de renseignements menées par les éléments des bérets noirs, selon les explications. "Au moment de leur arrestation, les trois individus étaient en possession de 15 grammes de méthamphétamines destinées à la vente", ajoute une source proche de l'enquête. Les trois présumés trafiquants de drogue sont en garde à vue à la brigade de la gendarmerie d'Antananarivo-ville, sise à Betongolo.

L'enquête est en cours, selon toujours la source proche du dossier. Une des thèses prise en compte est le rapprochement de l'arrestation de mercredi avec les rapts d'adolescentes et de jeunes femmes qui ont défrayé les chroniques en mai et en juin, dans la capitale et ses environs. Des faits qui ont créé une psychose populaire. Les analyses des prélèvements sanguins faits sur les victimes ont révélé qu'elles ont été droguées.

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La méthamphétamine fait partie des drogues dures découvertes dans le sang des victimes des enlèvements de mai et juin. Le rapport des analyses des prélèvements sanguins, publié par le ministère de la Santé publique, le 7 juin, l'atteste.

Une condamnation toujours en cours

Avec la cocaïne et l'héroïne, ou même l'opium, la méthamphétamine figure, par ailleurs, dans la liste des drogues dures qui inondent le marché des stupéfiants dans la capitale et d'autres villes de Madagascar, depuis plusieurs mois.

Tout comme la cocaïne, la méthamphétamine est un puissant stimulant qui conduit rapidement à un état d'euphorie. Selon les explications, la méthodologie d'action des trafiquants pour appâter de potentiels "clients", serait de leur offrir des doses gratuites jusqu'à ce que ces derniers en deviennent dépendants. Ces stupéfiants aux effets dévastateurs font des ravages surtout chez les adolescents et jeunes adultes.

Ces drogues dures n'épargnent aucune classe sociale. Les forces de l'ordre affirment qu'elles sont les causes de la prolifération de l'insécurité urbaine depuis quelque temps. Poussés par la dépendance, des individus en manque et sans ressources peuvent aller jusqu'au meurtre pour trouver de quoi s'acheter des doses de ces drogues dures. Des indiscrétions confient qu'un pickpocket récemment interpellé par la police et accusé d'avoir gravement blessé un animateur radio, serait un consommateur de ces puissants stupéfiants, notamment, l'héroïne.

Jusqu'ici, les forces de l'ordre peinent à démanteler les réseaux de trafiquants de ces drogues dures. Les interrogations sur les sources d'approvisionnement de ceux qui inondent les grandes villes du pays de ces puissants stupéfiants restent entières, également. Au regard des éléments d'informations qui découlent du coup de filet de mercredi, les réseaux de trafiquants semblent avoir la surface financière nécessaire pour échapper aux griffes de la justice.

L'un des trois ressortissants nigériens arrêtés par la gendarmerie nationale serait, en effet, "un récidiviste", qui plus est, toujours sous la coupe d'une condamnation judiciaire. L'un des trois larrons interpellés par la gendarmerie doit, en principe, toujours purger une peine de cinq ans d'emprisonnement. Une condamnation prononcée par le Pôle anti-corruption (PAC), d'Antananarivo. Cette condamnation court du 25 février 2021, au 25 février 2026. Une condamnation toujours en cours donc. Ce verdict découle d'un procès pour trafic de drogue, justement. Déjà, le trafic de méthamphétamine est le principal chef d'accusation qui a été retenu contre lui. Le condamné a, pourtant, été une nouvelle fois arrêté, gambadant à l'air libre et sans crainte, dans un des quartiers d'Antananarivo, pour trafic de drogue, mercredi.

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