Madagascar: Suspicion de harcèlement sexuel - Un gouverneur dans de beaux draps

Il s'agit du sujet polémique du week-end. Le gouverneur de la région Alaotra Mangoro fait l'objet d'une suspicion de comportements inappropriés qui a débouché sur la suspension d'une coopération décentralisée.

"Comportements inadaptés". Voilà un exemple des expressions utilisées dans une lettre signée par Jean-Luc Chenut, président du département d'Ille et Vilaine. Une missive datée du 1er août, largement partagée sur les réseaux sociaux depuis samedi. Elle dénonce des comportements inappropriés que Richard Ramandehamanana, gouverneur de la région Alaotra Mangoro, aurait eu à l'encontre de trois coopérantes.

Selon le second paragraphe de la lettre signée par le président du département d'Ille et Vilaine, les coopérantes lui auraient fait part de leurs "inquiétudes", du fait "des comportements inadaptés à leur égard", par le numéro un de la région Alaotra Mangoro. La missive rapporte que le gouverneur Ramandehamanana aurait "publiquement et à plusieurs reprises, porté un jugement sur leur physique". Elle ajoute qu'il aurait "profité d'une situation d'isolement de ces jeunes femmes dans votre véhicule pour les toucher sans leur autorisation, tentant même d'embrasser l'une d'elles".

Outre dénoncer les agissements inappropriés qu'auraient eu le gouverneur d'Alaotra Mangoro contre les trois coopérantes, la lettre signée du président du département d'Ille et Vilaine annonce leur rapatriement. Les actes imputés à Richard Ramandehamanana ont eu de lourdes conséquences sur la coopération décentralisée entre l'Alaotra Mangoro et le département d'Ille et Vilaine.

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Coopération suspendue

"Au vu de la gravité de ces éléments, la poursuite de notre collaboration me paraît compromise aussi je suspends la participation du Département à notre coopération", assène la lettre datée du 1er août.

Contacté, le gouverneur Ramandehamanana n'a pu être joint. Bien que des propos qui lui soient attribués sont largement partagés sur les réseaux sociaux, l'homme politique ne s'est pas encore exprimé sur le sujet, jusqu'ici. Dans la missive qui lui est adressée, le signataire affirme, par ailleurs, qu'il a pris "des mesures urgentes pour protéger", les trois coopérantes, "en concertation avec l'ambassade de France". Jusqu'ici, l'ambassade de France n'a pas non plus pipé mot sur le sujet.

Si le numéro un de la région Alaotra Mangoro se mure dans le silence, jusqu'à l'heure, ses défenseurs ont engagé une contre-attaque sur les réseaux sociaux. Dans les débats, la question de la présomption d'innocence a été soulevée. Effectivement, pour l'heure, la version prise comme officielle n'est que celle qui accable le gouverneur. Le fait que la missive qui date du 1er août ne sorte que maintenant est, par ailleurs, un point de doute mis en exergue par les défenseurs de Richard Ramandehamanana.

Un des collaborateurs du gouverneur Ramandehamanana a martelé une réplique en réponse aux sollicitations des journalistes. Il affirme sans ambages qu'il s'agit de "propos diffamants". Que les contrats de deux des trois coopérantes étant arrivés à terme, "elles sont rentrées au début du mois d'août. La dernière a, également, voulu rentrer à son tour", soutient-il. Il ajoute que l'homme politique les aurait "recadrées à cause de comportements outrageants".

La source atteste, par ailleurs, "à aucun moment, les coopérantes ne se sont retrouvées dans la voiture du gouverneur, avec lui. Lorsque le véhicule de la coopération est tombé en panne, elles utilisaient une voiture de location". Cette source n'a, toutefois, ni confirmé, ni infirmé l'authenticité de la lettre adressée au numéro un de la région Alaotra Mangoro.

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