Madagascar: Violences et dérapages - Le FFKM lance un rappel à l'ordre général

Les réactions s'enchaînent suite au drame d'Ikongo. S'exprimant sur le sujet, hier, le FFKM en appelle à la responsabilité de tous pour cesser les actes de violence, respecter la vie et faire régner la sécurité. Une responsabilité partagée. Voilà, en substan-ce, le message du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), dans une déclaration publiée hier. Une responsabilité partagée entre tous les acteurs de la société dans le relent de violence délétère. Une responsabilité partagée par tous, pour y mettre un terme.

Près de deux mois après sa dernière déclaration, la conjoncture impose au FFKM de donner à nouveau de la voix, visiblement. L'acte, signé par son président, monseigneur Samoela Jaona, sonne comme un rappel à l'ordre général face à la situation sécuritaire. L'Église en appelle ainsi à une prise de conscience générale afin de mettre un terme à la violence, pour rétablir la paix sociale et la sécurité, et rétablir le respect de la vie. Un appel lancé aux responsables à tous les niveaux, mais aussi aux citoyens, en somme, à tous les acteurs de la société.

Le tex te publié hie r rappelle des faits violents comme la multiplication des rapts d'enfants albinos, l'incendie meurtrier de villageois dans le district d'Ankazobe. De prime abord, le déclencheur de la déclaration faite par le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar est la tragédie d'Ikongo. Un événement meurtrier, résultant d'une tentative de vindicte populaire.

%

Dans la matinée de lundi, une foule réclamant "la tête" de quatre présumés ravisseurs d'un enfant albinos, après avoir tué sa mère, s'est ruée vers la caserne de la gendarmerie d'Ikongo, selon les autorités.

Rétablir la confiance

En réaction à cet "assaut", les gendarmes ont ouvert le feu, faisant des morts et des blessés. La tragédie a mis en émoi l'ensemble de l'opinion publique et a suscité des réactions en cascade venant de toute part. Les débats portent, notamment, sur la responsabilité des faits.

À la lecture de sa déclaration d'hier, le FFKM ne veut vraisemblablement pas restreindre les débats aux faits d'Ikongo. Le Conseil œcuménique souhaite élargir les réflexions et la prise de conscience à une dimension nationale.

Dans les débats et essais de réflexion suite aux événements d'Ikongo, certains cogitent sur la manière d'en finir avec les vindictes populaires, mais aussi, les réponses brutales des Forces de défense et de sécurité. Dans un communiqué en réaction à cette tragédie, la Commis-sion nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH) souhaite "veiller à ce que pareille violence n'ait plus à resurgir, et suscite une préoccupation commune". Aussi, elle requiert une mobilisation collective pour rétablir de façon durable l'ordre public et la paix sociale.

Des voix soutiennent que les vindictes populaires et les défiances envers les forces de l'ordre et la justice pourraient découler d'une crise de confiance entre les citoyens et les instances de gouvernance, ainsi que l'administration. Bien qu'il plaide pour une responsabilité partagée, le FFKM relève particulièrement le rôle des tenants du pouvoir. Aux responsables à tous les niveaux, "de faire régner la vérité afin de rétablir la confiance entre les citoyens et les dirigeants". Le Conseil œcuménique réitère, par ailleurs, sa déclaration du 17 juillet.

Dans sa déclaration de juillet, le FFKM demande un rapprochement entre les tenants du pouvoir et les forces vives, afin de réfléchir de manière approfondie sur les maux de la société. Trouver une solution commune. Tranchant avec les revendications de certains courants politiques, toutefois, l'appel lancé par le Conseil œcuménique, en juillet, vise à briser la spirale des débats stériles, limités à la sphère politique.

L'idée mise en avant dans la déclaration du FFKM, en juillet, serait d'amener tous ceux qui estiment avoir des solutions à cogiter ensemble, débattre de vive voix pour accoucher de plans d'actions concrètes, applicables et réalisables, pour résoudre les différents maux de la société. "Bonne foi, quête de l'intérêt général et de l'intérêt de la population", sont les mots clés mis en avant par le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.