Nigeria: Bloomberg révèle des dysfonctionnements dans le projet de nettoyage des terres des Ogonis

La mauvaise gestion met en péril le nettoyage des terres des Ogonis, plus d'un quart de siècle après le retrait de la compagnie pétrolière Shell de la région, en 1993. Une enquête de l'agence Bloomberg révèle les dysfonctionnements d'un projet de nettoyage chiffré à un milliard de dollars en Ogoniland, dans le delta du Niger, une région extrêmement polluée par l'industrie extractive.

Les documents internes à l'ONU consulté par l'agence Bloomberg mettent en évidence les inquiétudes du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'agence qui soutient le projet d'assainissement de la pollution et des hydrocarbures mis en cause.

Le PNUE a estimé le budget nécessaire pour réparer le désastre écologique causé par l'industrie pétrolière en terre ogoni à un milliard de dollars.

En 2016, un projet d'assainissement de la pollution des hydrocarbures, Hyprep, est lancé par Muhammadu Buhari. Les compagnies pétrolières, Shell en premier lieu et minoritairement Total et Eni, sont censées le financer à 90%. Mais selon l'enquête publiée cette semaine par l'agence américaine Bloomberg, ce projet très coûteux présente de nombreux dysfonctionnements.

Entre autres : la sélection de prestataires douteux, dont certains n'ont ni l'expérience nécessaire ni les moyens de traiter les déchets toxiques, avec pour conséquence un risque de sur-pollution des sols.

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Par ailleurs, Shell occupe un grand rôle dans le pilotage du projet Hyprep, dont le directeur des services techniques est un ancien cadre de l'entreprise, ce qui peut conduire à une situation de conflit d'intérêts.

Suite à cette publication, l'ONG Stakeholder Democracy Network, très impliquée dans la défense des communautés locales de la région, a indiqué avoir " trouvé des contaminants au-dessus des seuils fixés sur plus de 25% des sites qui avaient été certifiés achevés de nettoyer en décembre 2021. "

L'ONG s'alarme surtout du retrait du Programme des Nations unies pour l'environnement, qui ne participera plus à ce projet à partir de la fin 2022, laissant les populations locales encore plus vulnérables.

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