Madagascar: Coopération - L'Union Européenne entend débourser 325 millions d'euros

Malgré quelques sujets qui fâchent, l'Union Européenne ne lâche pas Madagascar. À preuve, elle va débloquer une contribution financière initiale de 325 millions d'euros pour le Programme indicatif pluriannuel. Rassurante. Les remarques désobligeantes su r les préparatifs électoraux et sur le carnage à Ikongo, n'empêchent pas les bonnes ententes de se poursuivre. Encore moins le désaccord sur la pêche. "L'Union Européenne, UE, prévoit une allocation initiale de 325 millions d'euros pour le financement du Programme indicatif pluriannuel, PIM, qui la lie à Madagascar. Bien que la durée de ce programme soit de sept ans, jusqu'en 2027, les dotations indicatives pour chacun des domaines prioritaires et mesures d'appuis ne sont fournis que pour la période 2021-2024", précise ce partenaire technique et financier de premier rang pour Madagascar dans un document disponible sur son site officiel.

Ce PIM s'articule sur les orientations du Plan émergence de Madagascar, PEM, et ses axes de développement, prévu courir jusqu'en 2023. Compte tenu des détails nécessaires à la préparation de ce plan, un réexamen du PIM à mi-parcours sera réalisé en 2024, soit un an après le début du cycle politique sur fond d'élection présidentielle.

"Ceci permettra à ce programme indicatif de s'adapter si besoin au nouveau contexte politique et de développement pouvant résulter de ces changements ", souligne l'UE. Elle poursuit que " les dotations indicatives pour la période 2025-2027 ainsi que la modification éventuelle d'autres éléments substantiels du présent PIM, feront l'objet d'une décision de l'UE".

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Le nouveau programme pluriannuel est sous financement Neighbourhood development and international coopération instrument (NDICI), et touche trois domaines prioritaires, "la gouvernance et le développement humain", "la croissance durable et les emplois" ainsi que "le pacte vert".

Ce programme vise à contribuer à la réduction de la pauvreté, à la lutte contre toutes les inégalités et à une croissance économique durable. Il prend le relais de l'ancien Programme indicatif national PIN pour Madagascar qui avait été financé par le 11ème Fonds européen de développement FED à hauteur de 492 millions d'euros, et qui était arrivé à son terme en 2022.

Les fonds alloués par l'UE sont non- remboursables. Mais Bruxelles garde un œil vigilant sur le respect des droits d'l'homme, les principes fondamentaux de la démocratie et la liberté d'expression. Des missionnaires de l'UE ont, par exemple, été effarouchés par les conditions carcérales des détenus qui s'entassent dans la Maison centrale d'Antanimora.

D'autres ont émis des réserves sur la neutralité de la Haute cour constitutionnelle, HCC, et de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, pour l'organisation de la prochaine présidentielle. Logique avec elle-même, l'UE n'a pas caché son émoi sur les événements douloureux à Ikongo. Sans compter l'Accord de pêche toujours en négociations.

"L'approche des problèmes est différente" a admis l'ambassadeur Giovanni Di Girolamo, lors de sa dernière conférence de presse. Madagascar veut des redevances thonières de 40 millions d'euros. Contre six dans le denier Accord, expiré en décembre 2018. Un mât hissé un peu trop haut selon Bruxelles.

Car, l'UE finance déjà les petits pêcheurs informels pour éviter la surexploitation des ressources aquatiques, et aide Madagascar à lutter contre les activités illicites navires industriels qui pillent, en toute impunité, ses eaux territoriales. Sans compter les importantes enveloppes financières affectées aux réfections des routes nationales. Comme une grosse portion de la RN6 entre Antsiranana et Ambanja, ou la réalisation de la Rocade d'Iarivo. Devenue la huitième merveille du monde pour les Malgaches.

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