Madagascar: Réputation davantage compromise

Madagascar à la Une de médias étrangers. Cette fois, ce n'est pas pour un documentaire sur une famine ou un reportage sur les enlèvements d'enfants albinos. N'empêche, c'est toujours en un honneur douteux dont le pays se serait bien passé. Mayotte 1ère qui titre sur "Deux passeurs condamnés jusqu'à 14 mois de prison. Leur embarcation, en provenance de Madagascar, avait été interceptée dans la nuit du 30 au 31 août". L'embarcation en question transportait 34 personnes, dont 21 femmes et 8 enfants. Quel déshonneur d'être à la tête d'un pays que ses ressortissants fuient : pour les prestations sociales qu'offre Mayotte, Département français d'outre-mer, ou pour se faire domestiques à ses risques et périls dans les pays arabes.

Ce "vote des pieds" rappelle l'hémorragie que subissaient les pays d'Europe de l'Est, ruinés par le communisme, et qui durent ériger le Mur de Berlin ou le "Rideau de fer" pour empêcher les populations de déserter le "paradis socialiste".

Mais, tandis que les filles et les fils de ce pays s'en vont, des étrangers manifestement arrivent chez nous : 27 des voyageurs interceptés ont déjà été reconduits à Madagascar, les 1er et 2 septembre. Parmi ces 27 personnes, on note une de nationalité syrienne.

Non seulement nos frontières sont perméables pour l'expatriation clandestine, mais elles sont également une véritable passoire pour l'arrivée d'étrangers dont on ignore tout : ce Syrien, d'où venait-il, que venait-il faire à Madagascar et depuis combien de temps s'y trouvait-il ? Comme lui, combien d'autres étrangers ont débarqué chez nous sans qu'on n'en sache rien avant de croiser en des lieux improbables des faciès par ici peu familiers.

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Un autre titre, celui d'Ouest-France : "Trois Bretonnes rapatriées de Madagascar après les "comportements inappropriés" d'un gouverneur". Fort heureusement encore, ce gouverneur a depuis été démis de ses fonctions, mais le mal est fait. À cause d'un malotru, c'est le nom du pays qui est sali.

Et la coopération avec le département d'IIle-et-Vilaine qui se retrouve compromise aux dépens de la population d'Alaotra-Mangoro. Sans préjudice de poursuites selon la législation déjà en vigueur, le législateur devrait se pencher sur la pénalisation des actes et comportements qui portent atteinte à l'honneur du pays.

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