Madagascar: Message des évêques - " Jeunes, engagez-vous "

Rideau sur la 10e édition des Journées mondiales de la jeunesse à Madagascar. La messe de clôture a été l'occasion pour les évêques d'adresser un vibrant message aux jeunes. Levez-vous, engagez-vous". Ces mots résument le message des évêques de Madagascar à l'endroit de la jeunesse à l'issue de la 10e édition des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ X), qui s'est tenue à Antsirabe.

"Lève-toi car je t'établirai témoin des choses que tu as vues". Ce verset biblique est le thème des JMJ X. Un thème qui a servi d'axe aux réflexions et introspections faites par les participants. Un verset qui a servi de socle au message adressé par les évêques à la jeunesse catholique et plus largement à tous les jeunes de la Grande île. L'engagement des jeunes par les évêques concerne tous les aspects de la société. La politique, la lutte contre la corruption, contre l'insécurité, la protection de l'environnement, la défense des valeurs culturelles et chrétiennes.

"N'ayez pas peur de faire de la politique. La politique est une bonne chose. Apportez dans les partis politiques auxquels vous adhérez les valeurs chrétiennes de travailler pour le bien commun, pour le bien d'autrui. Engagez-vous. Prenez vos responsabilités au niveau des Fokontany. N'attendez pas de devenir député ou autre pour vous engager", scande monseigneur Fabien Raharilam-boniaina, président de la Conférence épiscopale des évêques de Madagascar (CEM), durant son homélie devant des dizaines de milliers de fidèles, notamment, des jeunes, à Antsahatanteraka.

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Actions concrètes

En substance, les évêques de Madagascar estiment que la vigueur et la force de l'engagement des jeunes, conjugué avec les valeurs nationales et chrétiennes devront être des leviers de changements pouvant sortir Madagascar du marasme. S'ils encouragent la participation des jeunes à la politique, les prélats ajoutent, cependant, "n'acceptez pas d'être des outils pour faire régner le mensonge". Ils pestent, par ailleurs, sur les effusions "d'invectives et de diffamations", sur les réseaux sociaux.

Outre la politique, les évêques mettent un accent particulier sur l'appel à l'enga-gement des jeunes pour la protection de l'envi-ronnement et la lutte contre les changements climatiques. "Protégeons notre maison commune [Madagascar et plus largement le monde] avec des actions concrètes", requiert la CEM. À commencer par des actes simples comme le reboisement. "Commencez à planter des arbres chez-vous, dans nos cours respectives. Montrons l'exemple aux autres", ajoutent les évêques.

Pour prévenir la lutte contre les incendies de forêt ou le défrichage, la CEM en appelle à une prise de conscience. "Ne cédons pas à l'argent facile. Nous savons que la plantation d'arachide ou de maïs dans les forêts est nocive pour l'environnement, alors pourquoi continuer. Regardons plus loin", soutiennent les évêques de Madagascar dans le message qu'ils adressent aux jeunes.

Parmi les invités à la messe de clôture de la 10e édition de la Journée mondiale de la jeunesse, à Antsirabe, Andry Rajoelina, président de la République, a également pris la parole. Soulignant l'union sacrée affichée par la jeunesse catholique durant cette semaine, le chef de l'État a déclaré, "c'est de cette cohésion, de cette solidarité que nous avons besoin pour le déve-loppement de la nation". Sur sa lancée, le locataire d'Iavoloha conclut, "ne nous laissons pas diviser. C'est cette unité, cette joie, cet engouement collectif que nous devons encourager au sein de la jeunesse malgache afin d'apporter un avenir radieux pour notre patrie".

L'interruption de grossesse clouée au pilori

L'église catholique par la voie de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), ne lâche pas l'affaire. Durant l'homélie de monseigneur Fabien Raharilamboniaina, évêque de Morondava, et président de la CEM, mais également, dans le message des évêques adressé à la jeunesse, les prélats ont tiré à boulets rouges contre toute idée d'interruption de grossesse.

L'église catholique a déjà affirmé sans ambages et fermement son opposition à la proposition de loi sur l'Interruption thérapeutique de grossesse (ITG). La 10ème édition des Journées mondiales de la jeunesse à Antsirabe a, visiblement été l'occasion pour la CEM de réaffirmer et même marteler sa position, avec des mots toujours très durs. "Tuer un enfant en gestation est une tragédie", fustige l'évêque de Morondava. Le message de la CEM assène pour sa part, "votre corps est un temple du Seigneur. Ne le profanez pas avec l'indécence. N'en faites pas une tombe à cause de l'interruption de grossesse".

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