Depuis le 12 août dernier, Cissé Ibrahima Bacongo, député-maire de Koumassi, a été désigné secrétaire exécutif du RHDP en remplacement d'Adama Bictogo.
En attendant la passation officielle des charges, Cissé Bacongo, qui rencontrait le samedi 20 août dernier les militants de Marcory venus le féliciter, a dégagé ses priorités qui s'articulent autour de quatre axes. Notamment la cohésion, la discipline, l'engagement et la loyauté.
Le premier chantier à défricher est celui de la cohésion. Il n'est pas exagéré de dire que par endroits, le RHDP a mal à sa cohésion. Par cohésion, il faut voir la volonté du nouveau secrétaire exécutif d'amener les cadres du parti dans les différentes zones à mettre l'intérêt du groupe au-dessus de l'intérêt personnel. Désormais, il faut éviter que les intérêts personnels ne priment par sur l'intérêt du groupe.
Les querelles entre cadres ont causé beaucoup de préjudices au parti et l'ont fragilisé par endroits en amenant les militants à se regarder en chien de faïence. Au point où certains se sont mis à l'écart des activités de leur formation politique. On a vu des militants regardés dans les directions différents et soutenir des causes qui ne sont pas celles du RHDP.
Le second chantier est celui de la discipline. Cette notion ramène au b.a.-ba du militantisme dans un parti politique. Elle fait obligation aux uns et aux autres de s'aligner derrière les décisions arrêtées par le parti. Cette notion a foutu le camp ces dernières années, surtout en période électorale. Des militants et non des moindres ont souvent foulé aux pieds cette discipline pour se porter candidats indépendants à des élections pour affronter le candidat officiel désigné par le parti. Une attitude qui a été, à bien des égards, préjudiciable au RHDP qui a mordu la poussière face aux candidats d'en face. En 2018, le parti des houphouëtistes a perdu la mairie d'Aboisso parce que deux de ces cadres étaient candidats contre celui du PDCI. Au décompte final, les voix de ces deux cadres réunis dépassaient largement ceux du candidat du PDCI.
" L'union fait la force " dit l'adage. Les militants du RHDP gagneraient désormais à s'approprier cette vérité pour éviter de disperser leurs forces et perdre des postes électoraux. Ils n'auront que leurs yeux pour pleurer si plusieurs cadres s'entêtaient à faire fi de la discipline du parti pour être candidats. Surtout que l'adversité sera féroce en 2023 avec la présence des candidats du PDCI et du PPA-CI.
Le troisième chantier qui est aussi important que les deux premiers, c'est l'engagement. Disons l'engagement vrai. Faut-il le rappeler, l'engagement politique correspond à une participation active à la vie politique mais aussi à la participation à l'action d'un parti ou mouvement politique. La culture politique correspond à l'ensemble des valeurs et des normes qui orientent les attitudes politiques d'un citoyen et structurent ses rapports avec le pouvoir. Généralement, il se fait sans calcul. Dans un passé récent, les gens se battaient pour une cause. Ils le faisaient avec désintéressement. Malheureusement, cette valeur semble avoir foutu le camp. Tout se fait avec une calculatrice à la main. Le gain est mis au-devant de l'engagement politique. Vivement un retour à cette valeur qui a fait la force de l'ensemble des partis politiques ivoiriens hier.
Enfin, la dernière notion que Cissé Bacongo veut valoriser, c'est la loyauté. Elle peut se définir comme la fidélité d'une personne à l'égard d'une autre ou quelque chose, qui se manifeste par le respect d'engagements, de règles et d'honneur. Les militants doivent comprendre qu'il n'y a qu'un seul capitaine à bord du navire RHDP. Toutes les énergies doivent se conjuguer pour ce capitaine.
En retournant à ces fondamentaux, on peut affirmer que la suite de la mission ne sera que facile à réaliser. En effet, pour poursuivre la restauration amorcée depuis le 28 février 2022 et dans l'optique de l'implantation du parti sur le terrain, il faut compter sur des secrétaires départementaux dévoués, disponibles et prêts à mouiller le maillot pour leur formation politique. Cela suppose aussi d'éviter le copinage dans la désignation des délégués de secteur ou des présidents de comité de base. Il faut mettre les hommes et les femmes qu'il faut à la place qu'il faut.
Pour avoir une équipe homogène qui va préparer sereinement les élections locales (municipales et régionales) de 2023. Les nouveaux secrétaires départementaux doivent jouer pleinement leur partition. En formant les militants aux fondamentaux. Mais aussi et surtout en insistant sur l'importance de mettre l'intérêt du parti au-dessus des intérêts personnels. Car le RHDP doit être au-dessus de tous et de chacun. Les militants l'ont prouvé par le passé. Ils peuvent le réussir à nouveau. Chacun doit jouer sa partition pour que le RHDP continue de demeurer la première force politique, en termes d'élus et de militants, en Côte d'Ivoire. Cela est largement à la portée de cette formation politique.
