L'enseignement supérieur deviendra plus accessible. Le Centre national de télé-enseignement de Madagascar (CNTEMAD) se transformera en une université virtuelle. " Créer une université numérique permettra davantage à des étudiants et des étudiantes d'accéder à l'enseigne-- ment supérieur. Comme il n'y a pas assez de place dans les universités, pas assez de professeurs, c'est une façon de dématérialiser l'université pour qu'elle soit davantage accessible ", indique Pierre Jean Loiret, vice-recteur de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF).
C'était à l'hôtel Colbert à Antaninarenina, hier, dans le cadre de l'atelier de cocons-truction, organisé dans le cadre du projet de transformation du CNTEMAD en une université numérique. C'est une aubaine pour tous ceux qui ont du mal à accéder à l'enseignement supérieur, notamment, les jeunes femmes, les travailleurs qui souhaitent poursuivre leurs études, en parallèle avec leur métier. Au Sénégal, 52% des étudiants seraient des étudiantes, à l'université virtuelle, alors que dans les universités classiques, elles ne représenteraient que 35% de la population universitaire.
Supports numériques
Il faudra, cependant, attendre encore quelques années, avant que cet enseignement à distance soit opérationnel. " Le processus qui va démarrer avec le CNTEMAD va durer quelques années. On ne fait pas cela du jour au lendemain. C'est long de produire des supports numériques de cours, de former les enseignants. Il faut faire beaucoup de pédagogie, auprès des enseignants, des étudiants et des parents d'élève ", enchaîne Pierre-Jean Loiret. Il a fallu une dizaine d'années à la Côte d'Ivoire et au Sénégal, pour la mise en place de l'université numérique.
Pour Madagascar, la digitalisation sur le plan administratif et sur le plan pédagogique, devrait être visible d'ici 2027. " L'université numérique nécessite des infrastructures, des supports numériques. Il faudra voir, également, les contextes énergie et connexion ", indique la directrice générale du CNTEMAD, le Dr Josa Augustina Jaonary. Ce basculement du CNTEMAD en une université numérique coûtera cher. " Tout ça ne marchera que s'il y a une forte volonté politique derrière. ", souligne Pierre Jean Loiret.