Tunisie: Vols des câbles en cuivre - Frapper vite et fort

11 Septembre 2022

Selon Tunisie Télécom, les actes de vol se seraient multipliés par trois au cours de l'année 2020 et les dommages occasionnés seraient, également, de l'ordre de plus de 600.000 dinars, rien que pour les dix mois de l'année 2021. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. En effet, ce qui se passe en Tunisie à l'heure actuelle dépasse tout entendement. Les abus incroyables auxquels on assiste, à l'heure actuelle, sont pour la plupart inédits. Les risques qu'ils se multiplient et s'aggravent sont très forts. Bien sûr, aucun secteur n'est épargné par ces dépassements et ces abus. On en voit, tous les jours, des vertes et des pas mûres.

Un danger national ?

La loi est bafouée par des individus qui n'en font qu'à leur tête sans avoir froid aux yeux. Les règles ne sont pas appliquées, l'autorité est absente et libre cours est donné à tous ceux qui ne se reconnaissent que dans le chaos.

Parmi les dépassements et les excès enregistrés quotidiennement, on aimerait attirer l'attention sur les vols des métaux. Le phénomène s'est amplifié au point qu'il constitue un danger national. Les câbles des télécommunications, de la Steg et d'autres organismes sont pillés régulièrement par des bandes organisées pour être revendus ou transformés. Selon Tunisie Télécom, les actes de vol se seraient multipliés par trois au cours de l'année 2020 et les dommages occasionnés seraient, également, de l'ordre de plus de 600.000 dinars, rien que pour les dix mois de l'année 2021. C'est ainsi qu'il y a des réseaux qui se sont constitués dans le pays pour se livrer à ces actes criminels sans être trop inquiétés.

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La mollesse des réactions des autorités concernées ne fait qu'encourager ces pillards à aller de l'avant et à commettre des forfaits plus graves. Les conséquences de telles opérations sont concrètes. A la société qui gère le Réseau ferré rapide (RFR) on impute, entre autres, les retards de lancement de la première ligne à ces vols. Des vols importants d'équipements ont été commis sur les installations, dont cette future ligne est dotée. Il ne s'agit pas de quelques larcins. C'est, tout simplement, des actes de sabotage prémédités, voire commandités pour empêcher la réalisation d'un des plus grands projets jamais réalisé dans le pays.

Changer la donne

Pour notre part, on s'étonne qu'on ait laissé autant d'équipements très coûteux sans la moindre protection tout le long du parcours de la voie ferrée. Et on se demande pourquoi ces retards énigmatiques sur les dates de démarrage du premier tronçon du RFR.

Il s'agit, avec les vols répétés de ces équipements (dont plusieurs kilomètres de câble en cuivre), d'un véritable travail de sape dont les conséquences sont énormes sur l'économie et les services. En extirpant des câbles souterrains de communication, on prive des centaines d'abonnés et d'administration des services administratifs, économiques et financiers. Les préjudices sont, donc, incalculables.

Pour lutter de façon efficace contre ce fléau, il ne suffit pas de le dénoncer, mais il est impératif de changer la donne. Les sanctions, dans ce sens, doivent être exemplaires et exceptionnelles. On ne pourra pas éradiquer ces pratiques avec des textes de loi qui ne sont plus adaptés aux nouvelles exigences. Si on veut vraiment mettre fin à ce trafic, il n'y a qu'une seule façon : frapper fort et vite.

Il serait ridicule de se confiner dans le statut de spectateur et de se contenter de faire des statistiques des vols commis. Il faut tout faire pour que les crimes commis soient punis selon des lois exceptionnelles.

Et, surtout, ne pas être dans l'expectative comme c'était le cas jusqu'ici. Ou comme l'était un ministre des gouvernements précédents qui avait déclaré qu'il savait à qui les voleurs de ces câbles revendaient leur butin !

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