Afrique de l'Ouest: Nouvelle hause inquiétante des cas de Covid-19 au Mali

16 Septembre 2022

Le nombre de cas augmente rapidement et le nombre de lits d'urgence disponibles ne cesse de baisser sur place. Reportage à Bamako.

C'est une épidémie que beaucoup de Maliens et Maliennes pensaient derrière eux... Et pourtant, en partie à cause de la saison de l'hivernage, le Mali enregistre une nouvelle hausse des cas de Covid-19. On compte environ 70 nouveaux cas par jour. Des chiffres qui peuvent ne pas sembler spectaculaires à première vue, mais déjà les médecins tirent la sonette d'alarme, craignant bientôt un manque de lits dans les hôpitaux.

Ce sont donc des habitants tantôt résignés, tantôt sceptiques que la DW rencontre à Bamako. "Je pense que les autorités ont fait de leur mieux. Malheureusement, une grande partie de la population ne croit toujours pas à l'existence de la maladie à coronavirus", glisse Ibrahim Traoré, un ressortissant du nord du pays, qui ne s'étonne pas de l'augmentation des cas positifs liés à la Covid-19. "Certains pensent même que c'est une manipulation des pouvoirs publics pour se faire un peu d'argent. Mais après analyse de la situation, je crois qu'il faut qu'on s'adapte, il faut qu'on croie vraiment à la chose."

Hivernage et gestes barrière

Una maladie bien réelle, qui revient donc en force en cette période d'hivernage, favorable au virus. "Il y a aussi la baisse des mesures barrières qui étaient de mise depuis l'avènement de cette pandémie", explique Charles Dara, infectiologue au centre de prise en charge des cas de Covid-19 à l'hôpital du Mali.

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En cause aussi : la couverture vaccinale qui reste extrêmement faible. "Pour les personnes qui ont complété leur vaccination, deux doses complètes, à ce jour nous sommes autour de 8 à 9% de la population malienne", explique l'infectiologue. 500.000 autres personnes ont reçu une seule dose. "Il reste donc beaucoup d'efforts pour faire remonter ce taux dans notre pays."

Doutes dans la population

Problème : beaucoup doutent de l'efficacité de ces vaccins dans la population. Soumaila Diallo, étudiant en chimie, fait partie de ces personnes. "Je crois à l'existence de la maladie mais je ne me suis pas fait vacciner car je ne crois pas tout simplement aux vaccins qu'on nous propose pour se prémunir de la pandémie", confie-t-il au micro de la DW."90% des cas positifs, c'est la grippe, ce n'est pas le coronavirus", dit encore Soumaila, qui ne se dit pas inquiet par l'augmentation des cas.

A l'opposé, Mohamed Samaké, masque autour du menton, prend très au sérieux les mesures barrières édictées pour ne pas attraper le virus. "Je porte le masque, je me lave les mains et puis je me rends régulièrement à l'hôpital pour effectuer le test covid", insiste-t-il, précisant aussi qu'il s'est fait vacciner à deux reprises. "Cela m'aide lors de mes déplacements à l'étranger."

Le centre de prise en charge des patients malades de la Covid-19 de l'hôpital du Point G a été fermé. Ce qui diminue la capacité de riposte des professionnels de la santé face à la persistance de la maladie dans la capitale et ses environs.

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