Burkina Faso: Adaptation au changement climatique - L'agroécologie, la réponse de la société civile africaine

19 Septembre 2022

L'Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique organise, en partenariat avec le consortium pour le changement climatique en Ethiopie, une conférence continentale sur le thème : " Feuille de route de l'Afrique pour l'adaptation et l'atténuation à travers l'agroécologie : clarifier la position de l'Afrique pour la COP27 ", du 19 au 21 septembre 2022, à Addis-Abeba, en Ethiopie.

La société civile africaine veut inscrire l'agroécologie comme une réponse du continent à la lutte contre les effets du changement climatique, lors de la COP 27 prévue en décembre en Egypte.

Dans cette visée, Alliance for food sovereignty in Africa (AFSA) ou l'Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique organise, en partenariat avec le Consortium pour le changement climatique en Ethiopie (CCC-E), une conférence continentale sur le thème : " Feuille de route de l'Afrique pour l'adaptation et l'atténuation à travers l'agroécologie : clarifier la position de l'Afrique pour la COP27 ", du 19 au 21 septembre 2022, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Environ 170 participants venus d'une trentaine de pays africains et des Etats-Unis d'Amérique, de la Belgique de la Suède, d'Espagne, de l'Inde participent à cette rencontre.

Ils sont issus d'organisations paysannes d'agriculteurs, de pasteurs, de pêcheurs, de religieux, d'universitaires, de parlementaires, des représentants de gouvernements, d'organisations régionales. Cette rencontre devrait permettre à la communauté d'acteurs africains du climat, d'avoir une meilleure compréhension et un meilleur récit sur l'agroécologie et de plaider pour la prise en compte de cette approche d'agriculture durable dans les plans et stratégies d'adaptation et d'atténuation au changement climatique à la COP 27 et au-delà. A ce titre, la déclaration pour la COP 27 va constituer l'acte majeur de cette conférence.

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Prendre des mesures radicales

Les participants vont, au cours des trois jours, préparer une stratégie pour la COP 27 et au-delà.

Pour la représentante du Conseil d'administration de AFSA, Ali Aii Shatu, les partages d'expériences au cours des trois jours de travaux vont contribuer à capitaliser les savoirs endogènes de l'Afrique, lui permettre de tracer sa voie pour les années à venir. Le directeur général de l'Autorité éthiopienne pour la protection de l'environnement, Dr Getahur Gareden Wodaje, a indiqué que le changement climatique est une réalité dans son pays qui, comme tout le reste du continent, subit de plein fouet ses effets néfastes. " Si la tendance ne s'inverse pas, l'Ethiopie, grand producteur de café ne sera plus en mesure de produire du café en quantité et de qualité ", a-t-il souligné.

Il faut donc sauver la biosphère dont la vie de l'humanité dépend. Il y a lieu que des mesures radicales soient prises pour sauver l'Afrique de la dépendance alimentaire extérieure, a martelé Dr Getahur Gareden Wodaje. Et pour lui, l'agroécologie constitue une alternative à l'agriculture industrielle et au changement climatique. Le secrétaire d'Etat représentant le ministre éthiopien de l'Agriculture, Berhanu Assefa, a relevé que le changement climatique met en danger les êtres humains et les écosystèmes et augmente les problèmes politiques, économiques et sociaux des Etats africains.

" Le secteur agricole qui représente 34% du PIB éthiopien est particulièrement menacé par le réchauffement climatique à travers les phénomènes récurrents comme les sécheresses. L'Ethiopie a pris conscience de la menace en organisant la réponse autour de plans et stratégies nationales de conservation des sols, d'agroécologie, qui visent à renforcer la résilience des communautés, la protection sociale. L'initiative d'héritage vert a permis de mettre en terre 25 millions d'arbres ", a-t-il fait savoir.

Réparer l'injustice climatique

L'Afrique subit le plus les effets néfastes du changement climatique alors qu'elle ne contribue qu'à environ 4% d'émission des gaz à effet de serre. Il y a urgence à corriger cette injustice climatique infligée à l'Afrique, a revendiqué M. Assefa. Il a souhaité que des panels des experts sortent des recommandations claires pour la durabilité des systèmes productifs et alimentaires africains qui vont être portés à la COP 27.

Le coordonnateur général de AFSA, Dr Million Belay, a rappelé que la mission première de l'organisation est d'assurer au continent une pleine souveraineté alimentaire et non une simple sécurité alimentaire. " La théorie de changement adoptée par AFSA place l'agroécologie au centre de l'action climat et des systèmes alimentaires gérés par des agriculteurs ", a-t-il poursuivi.

Aussi, l'organisation mène des actions holistiques à travers, entre autres, le suivi des relations UE-UA, des flux financiers vers des mauvais modèles agricoles, la campagne " ma nourriture est africaine ", le projet " sols sains, alimentation saine ", le renforcement des capacités des paysans, des centres de recherche, le soutient à l'entrepreneuriat agroécologique. L'atteinte des résultats escomptés selon M. Belay passe par une remise en cause des politiques agricoles actuelles et la définition d'une nouvelle vision centrée sur des politiques publiques cohérentes et interconnectées.

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